Alors que le salon du numérique en France ouvre ses portes, de nombreuses innovations sont présentées aux visiteurs. Qu’elles soient mises en avant par Numeum, Dassault Systèmes ou bien encore Microsoft, les thématiques explorées à Vivatech 2022 abordent principalement les thèmes de la transition numérique, de la maîtrise de l’empreinte carbone et de l’innovation.
Pour cette nouvelle édition, ce sont près de 2000 exposants qui se rassemblent autour de la Porte de Versailles à Paris. Vivatech 2022 s’annonce donc en accueillant de nombreuses entreprises du numérique dans leur domaine respectif. Un momentum parfait pour aborder les innovations mises en avant par les entreprises. Ainsi que celles en mesure de générer de nouveaux leviers de croissance.
Une tendance particulièrement mise en avant par Numeum et le Medef. Les deux organismes étaient réunis dans le cadre de la Ref Num, présent à Vivatech 2022. Afin d’aborder le point majeur que traverse le secteur, la parole a ainsi été donnée à Pierre-Marie Lehucher, co-président de l’organisation représentante des entreprises du numérique en France.
Le responsable explique : « Numeum œuvre en faveur de la transition écologique que ce soit au quotidien ou bien au travers du programme Planet Tech’Care. Il s’agit du point principal sur lequel l’ensemble des entreprises réfléchissent à l’heure actuelle. Nous œuvrons ainsi dans l’optique d’encourager la création d’observatoires qui font le tri ente les différents aspects liés à l’écologie. Car outre la transformation numérique et la souveraineté numérique, le sujet de demain est bel et bien là. Le numérique apporte des solutions innovantes sur la scène environnementale. Les entreprises doivent désormais optimiser leurs ressources. Et cela passe par une capacité à simuler leur production et l’optimiser en se rapprochant de solutions propres. »
Vers une transition Green
Des propos relayés par Christian Poyau, co-président de la commission Mutations technologiques et impacts sociétaux du Medef. Le responsable explique : « il convient d’aider les entreprises françaises à accélérer dans le numérique car il implique de nombreux impacts sociétaux ainsi qu’en termes de souveraineté. Vivatech représente un évènement européen majeur dans ces domaines. C’est pourquoi il demeure important de mettre en avant les grands groupes du domaine. Mais également les startups, PME et ETI lorsqu’elles accélèrent sur la transition green. »
La question autour du développement d’un véritable numérique responsable est donc centrale. Les activités relatives au numérique sont, pour certaines, considérées comme énergivore. Alors que des prévisions annoncent un doublement de la consommation d’énergie par le numérique entre 2017 et 2025, des solutions existent. D’autant que les entreprises investissent le sujet.
La dernière étude en date réalisée par BCG et le Medef rapporte que 76 % des entreprises considèrent que la réduction de l’empreinte carbone est un enjeu dont elles ont pris conscience. 74 % de sondés affirment avoir engagé (ou comptent le faire) des mesures de réduction de leur empreinte écologique. Elles sont ainsi près de 72 % à utiliser le numérique pour parvenir à ces fins.
Véronique Torner, administratrice de Numeum, présidente du programme Numérique responsable explique : « Il est temps de massifier l’écosystème pour pouvoir passer à l’échelle en termes d’écologie. Le premier point est de faire comprendre aux entreprises ce que revêt leur empreinte numérique. Nous recommandons ainsi d’engager les responsables à utiliser des équipements recyclés et de faire attention à la gestion de leur chaîne d’approvisionnement de ces derniers. L’enjeu, au travers d’organismes tels que Planet Tech’Care est donc de créer un écosystème pluriel pour sensibiliser et donner de véritables outils aux entreprises. Nous sommes in fine dans une équation entre innovation et sobriété. Car le numérique représente, sans conteste un énorme levier pour réussir la transformation. »
Des entreprises qui s’engagent
Pour engager cette transformation, des entreprises démontrent en quoi le fait de mettre sur pied des mesures permet un gain écologique. Mais également économique. Yannick Berezaie, directeur général d’Isodom explique : « On va d’abord favoriser un collectif et proposer à nos clients de réaliser des achats responsables facilement. L’idée peut également de déployer une démarche de certification auprès de ses fournisseurs. De mon point de vue, chaque professionnel doit se rappeler que la transition écologique représente, comme le numérique, un outil de résilience. »
Qu’il s’agisse ainsi de structures légères ou bien de grandes entreprises, la démarche s’avère relativement similaire. De nombreux grands comptes ont saisi le moment permis par la crise du Covid pour modifier en partie leurs habitudes et engager des transformations. C’est notamment l’ambition de Microsoft France. L’entreprise affiche ses résolutions et ses objectifs pour l’horizon 2030.
Corine De Bilbao, CEO de Microsoft France explique : « Nous prenons de nombreux engagements autour des sujets relatifs à la neutralité carbone ou du zéro émission. Nous tenons à être transparents sur ces volets. C’est pourquoi les mesures réalisées par les logiciels s’avèrent capitales pour disposer d’une bonne visibilité en la matière et de déterminer le volume d’émissions carbone que nos activités génèrent. A terme, les entreprises seront d’ailleurs requises de produire des documents présentant leurs empreintes. Le sujet va donc devenir de plus en plus important dans les mois à venir. »
Welcome to le métaverse
Parmi les innovations les plus importantes de ces dernières années l’utilisation de la virtualisation d’éléments physiques représente un nœud capital. C’est le cas par exemple de l’utilisation du métaverse.
Contraction de « méta » et « univers » (metaverse en anglais), ce monde en ligne doit permettre à des avatars de réaliser des interactions. Qu’il s’agisse de divertissement, d’acheter, vendre des biens ou des services numériques restants encore à inventer, cet espace promet beaucoup. Le secteur est d’ailleurs promis à une belle croissance dans les années à venir.
Ce dernier devrait générer 5 trillions de dollars d’ici 2030. L’utilisation des jumeaux numériques devrait en ce sens progresser de 30 à 50 %. Autre point, certaines verticales comme l’optimisation de la maintenance devrait croitre de 75 % dans les années à venir. A date, 120 milliards de dollars ont déjà été investis en 2022.
Limiter les erreurs médicales
Un point sur lequel Bernard Charlès, Vice-Chairman et CEO de Dassault Systèmes insiste. Le leader français précise : « le dialogue avec le patient est totalement changé. Pour participer à cette mutation nous avons déployé de nouvelles bonnes pratiques afin de développer nos collaborations avec les médecins et les professionnels de la santé autour du patient virtuel. Il nous est alors possible d’agir en profondeur dans le domaine des tumeurs sur le cerveau. Pour que des praticiens puissent bruler une tumeur, il est nécessaire de leur apporter des outils d’une extrême précision. »
Il ajoute : « Pour limiter les erreurs médicales, il est donc important de pouvoir réaliser des tests en amont dans le métaverse. Nous réalisons ainsi de nombreux essais cliniques lesquels nous permettent de réduire les risques liés aux traitements. Le défi actuel se présente désormais sous la forme d’un challenge scientifique. En matière de santé, le sujet tourne autour de l’efficacité des traitements ou même des vaccins. A terme, nous outils permettront de dresser un profiling fidèle d’une personne afin de dresser la meilleure thérapie pour elle. En somme, l’utilisation du virtuel et du métaverse dans la thérapie représente une véritable révolution. »
Vivatech 2022 : des usages concrets de la blockchain
Bien plus qu’une mode, l’utilisation de la blockchain est appelée à se maintenir dans les prochaines années. Pour ce faire, la technologie, comme les NFT constituent un moyen d’engager une partie de sa clientèle et de la pérenniser. Comme nous l’expliquions dans un récent article, l’utilisation des cartes de fidélité constitue un moyen pertinent d’utiliser cette technologie.
Elle s’appuie sur une tendance de fond à partir de laquelle les jeunes générations vont souhaiter disposer de plus en plus d’éléments numériques interopérables. Dans ce cadre, des éléments tels que les points de fidélité pourraient, à l’avenir, devenir interopérables. D’autant qu’à mesure qu’une partie de la consommation de biens passera par le numérique, ce type d’actifs à toutes les chances de se développer. C’est dans ce cadre que plusieurs start-ups tels que Amaze, Lyzi, Wytland, Qiibee ou bien encore Facenote utilisent la blockchain.
Facenote propose, par exemple, un service permettant de décentraliser la reconnaissance faciale. Elle permet de créer une sorte de token NFT d’identité biométrique afin d’être utilisé dans un hôtel. L’outil ne stocke pas de data ni les photos des clients. Elle leur permet de réaliser leur check-in, de régler sa note ou d’accéder à sa chambre. Présentée à Vivatech 2022, il s’agit donc d’une utilisation concrète d’une technologie innovante en somme.
Olivier Robillart