L’intelligence artificielle pénètre de plus en plus en profondeur les entreprises et fait évoluer les métiers. Auparavant relégué au rang d’expérimentation ou de buzzword, l’IA sert désormais des objectifs business clairs, pour des attentes identifiées. Parmi les applications qui permettent aux professionnels de réellement gagner du temps figure la traduction intelligente à la volée.
Qui n’a jamais imaginé pouvoir traduire l’ensemble de sa documentation professionnelle en plusieurs langues sans perdre de temps. Pour les entreprises dotés d’une activité à l’étranger ou qui y implantent leurs services, la proposition est intéressante. La traduction intelligente s’avère également pertinente dans la mesure où les sociétés détiennent de nombreuses données hétérogènes nécessitant d’être classifiées.
Les progrès de l’IA permettent de proposer des logiciels capables de traduire de nombreux documents en plusieurs langues. Ces éléments vont pouvoir nourrir les services qui ont la nécessité d’utiliser ces informations pertinentes, et ce, dans plusieurs pays.
L’IA, depuis les premiers travaux universitaires, jusqu’à son utilisation au sein même des process, a donc profondément évolué. Gaëlle Bou, directrice marketing de Systran, véritable pionnier français depuis 50 ans de la traduction, explique : « ces dernières années, les progrès de l’intelligence artificielle ont permis aux solutions d’intégrer de réelles capacités d’apprentissage. A terme, la machine pourra également analyser des phrases ou des syntaxes de manière encore plus fine. L’expertise linguistique est là. Même s’il est toujours nécessaire qu’un humain passe derrière le robot, quand bien même 80% du travail est déjà effectué »
La traduction du sens profond d’un livre, par exemple, n’est donc pas encore totalement possible pour une intelligence artificielle. Même si elle est capable de comprendre plusieurs univers de langages (juridique, contractuel, communication…). Les gains de temps qu’apportent les solutions de traductions neuronales s’avèrent donc conséquents. Sans toutefois couper le lien qui lie le document à une lecture humaine, experte.
Un gain de productivité et un besoin de pédagogie
Face aux inquiétudes naturelles relatives à l’évolution du travail et des métiers, l’IA semble être un allié, plutôt qu’un ennemi. Sur ce terrain, beaucoup de pédagogie a déjà été effectuée. L’objectif étant de faire comprendre à chacun que de telles solutions peuvent améliorer la tâche des collaborateurs. Et ainsi générer de nouveaux leviers de croissance.
« Aujourd’hui, aucune agence sérieuse de traduction n’utilise pas d’intelligence artificielle dans ses process. Il est toujours important d’avoir recours à des traducteurs assermentés ou spécifiques mais pour d’autres fonctions l’apport de la technologie est indéniable car elle modifie en bien les métiers sans jamais opposer les traducteurs automatiques aux humains », ajoute Gaëlle Bou.
D’autant que l’IA innerve à présent de nombreux secteurs et la traduction intelligente embrasse un ensemble complet d’éléments hétérogènes. La technologie embarque des fonctionnalités complètes de reconnaissance d’image, de traduction et de transcription de vidéos. Un mouvement majeur que Sinequa, éditeur de logiciels, a compris en intégrant à son portefeuille de services des services cloud d’intelligence artificielle dans sa plateforme Cognitive Search and Analytics.
Un besoin de grandes quantités de données
Pour fonctionner, la plateforme est en mesure d’avaler une énorme quantité de données afin de les retranscrire. La machine permet ainsi, via sa propre technologie brevetée, de procéder à la traduction de textes en 23 langages comme le français, l’allemand, l’espagnol, le polonais, le russe, le japonais, le coréen… , de les analyser ou même de retranscrire des conversations vidéo, tout en enrichissant le Logical Data Warehouse (LDW) de Sinequa avec les résultats obtenus.
« Le traitement de contenus multimédias riches améliore les connaissances accumulées dans notre plateforme en reconnaissant les sujets et concepts présents sous forme de textes et d’images, tout en les interconnectant. Plus important encore, nous laissons aux clients le choix de décider s’ils souhaitent extraire la valeur à partir de gigantesques volumes de données structurées et non structurées », précise l’éditeur dans une note.
Le pari actuel et futur des éditeurs est donc d’assurer un liant, une cohésion, entre IA et métiers. Un véritable pari permanent engagé à l’heure où la transformation numérique des entreprises est devenue un passage obligatoire vers la croissance.
A noter que TECH IN France est en pointe sur le sujet au travers de conférences, webinars sur la thématique. L’association dispose en outre d’un groupe de travail dédié à l’intelligence artificielle.
Olivier Robillart