La mise en place de solutions collaboratives, et plus généralement du télétravail, est la conséquence directe de la crise sanitaire liée au Coronavirus. Pour assurer une continuité de service et poursuivre les développements en cours, les entreprises développent de bonnes pratiques sur le sujet.
La situation actuelle liée à l’épidémie de Coronavirus, à la fermeture des installations scolaires et au confinement ont naturellement précipité l’essor de nouveaux usages professionnels. Parmi ceux-ci figure sans conteste le télétravail. Une pratique auparavant limitée à 5,2 % des actifs européens de 15 à 64 ans exerçant leur emploi principalement depuis chez eux en 2018. Ainsi, le travail à domicile ne concernait que 6,6 % des actifs en France.
Les annonces récentes du Président de la République ont toutefois poussé les professionnels à améliorer leurs usages des outils de communication unifiée (Chat, Webinar, gestion de projet collaboratif…) et adopter le télétravail. Le Secrétariat au Numérique entendaient alors référencer et cataloguer les offres d’entreprises de la tech qui proposent des outils numériques de travail ou de relation à distance. De leur côté, les organisations professionnelles tel que TECH IN France proposent des rendez-vous sur le sujet. Tant au travers d’un groupe de travail dédié aux RH que de webinars à propos de la thématique du télétravail.
Dès lors, comment les responsables en charge des ressources humaines peuvent-ils mettre en place de bonnes pratiques afin de poursuivre l’activité professionnelle de tous, dans la concorde et dans une optique à court et moyen terme ? Une question à laquelle répondent nombre de professionnels au travers de bonnes pratiques.
Un point nécessaire sur le cadre légal qui évolue et sur les bonnes pratiques de RH et de management partagées entre responsables RH selon Françoise Farag, Présidente de Salvia Développement : « la question centrale est véritablement de faire en sorte que la situation demeure viable et pérenne pour tous. Mettre en place des process est important mais chacun doit conserver un point d’attention à propos de la durabilité dans ce contexte si particulier ».
-> Pour en savoir plus : consulter le Webinar de TECH IN France à propos des méthodes de management en temps de crise
Jamal Labed, directeur général d’EasyVista, ajoute: « Le télétravail figurait déjà dans notre ADN. Il a toutefois fallu organiser le travail pour prendre de nouvelles habitudes car se crée de fait une anxiété par rapport aux informations qui peuvent circuler au sein d’une société ».
Un constat partagé par Stanislas de Rémur, CEO d’Oodrive : « cela a été un branle-bas de combat. Nous avons demandé aux collaborateurs de prendre leur matériel , leur double-écrans, leur matériel de création pour qu’ils disposent du même environnement matériel qu’au bureau. Nous avons alors constaté de nouveaux problèmes. Par exemple, des personnes qui ne disposaient pas de connexion Internet à domicile. Il donc fallu remédier à ces nombreux points ».
Télétravail : un cadre légal inchangé
Malgré l’essor du télétravail, force est de constater que les conditions légales l’entourant n’ont pas été modifiées pendant les premières jours de cette crise sanitaire. Un cadre légal préexistait. Maître Anne Lemarchand, Avocate associée au cabinet 140VH, explique : « le cadre légal du télétravail n’a pas changé consécutivement aux événements récents. Il est d’ailleurs peu probable que de nouvelles ordonnances soient prises sur ce sujet précis. A l’heure actuelle, les entreprises peuvent mettre en place des outils de télétravail par tout moyen. C’est pourquoi nous conseillons aux professionnels d’adopter des chartes destinées à poser un cadre commun d’organisation du travail à domicile. Ces bonnes pratiques permettent d’avancer dans un espace plus confortable pour tous ».
Un employeur peut ainsi adresser des recommandations de plages horaires de travail pour que cette activité soit compatible avec l’agenda des collaborateurs. Ce cadrage permet également de prévenir certains problèmes liés à l’explosion actuelle des accidents domestiques.
Un point soutenu par Christophe Gabette, Directeur des affaires générales pour l’éditeur Berger-Levrault. Il précise : « nous avions déjà mis en place de nombreux modules de télétravail. La pratique était donc plutôt répandue au sein de nos services. Cette expérience nous a bien aidé dans ce contexte. Nous avons constaté par exemple que nombre de nos collaborateurs projetaient de poser des arrêts maladies afin de pouvoir garder leurs enfants. Nous avons donc bâti une réflexion afin de limiter les conséquences de ce risque en proposant à nos collaborateurs de télétravailler en toute flexibilité. Et ce avec une grande tolérance dans leur organisation. La réduction du temps de travail quotidienne peut ainsi atteindre 20%. Quant aux managers, ils ont été sensibilisés à ces changements nécessaires ».
Limiter les effets de bord
L’éditeur a donc fait le choix de s’adapter à la situation tout en limitant les effets de bords relatifs au contexte actuel. Une flexibilité bienvenue née d’une expérience importante en la matière.
Le retour est relativement identique du côté de Christophe Cabrolier, Directeur finance, juridique et RH de Protys : « Nous avions jusqu’à présent organisé des mesures de télétravail ponctuel. Nous avons fait en sorte de nous rapprocher le plus possible de ce que nous faisions auparavant en maintenant des liens sociaux et professionnels par différents canaux. C’est pourquoi la demande a été formulée auprès des managers de maximiser les liens entre collaborateurs. Mais également d’élargir les réunions pour que tous soient présents et continuent de tisser un lien social, même virtuel ».
Hugo Alix, DRH de Salvia Développement, ajoute : « Le télétravail est devenu une réalité depuis 3 ans. L’essentiel de nos effectifs étant en région parisienne, nous avions auparavant constaté que de nombreux collaborateurs faisaient montre d’une fatigue certaines à cause des transports en commun, par exemple. Il nous fallait donc nous adapter et conserver l’équilibre entre vie personnelle et professionnelle. Il s’agit-là de valeurs auxquelles nous tenons ».
Toujours est-il que les entreprises ont véritablement compris que cette crise sanitaire actuelle n’était pas une période normale de télétravail. Mais véritablement un cadre exceptionnel. Ce dernier pourrait toutefois bien déboucher sur de véritables usages pérennes dans le futur. A condition toutefois de cadrer correctement cette extension de l’activité professionnelle d’un point de vue juridique mais également humain.
Olivier Robillart