La Tech for Good n’est plus un sujet de niche ! A mesure que les préoccupations en matière de développement durable prennent de l’ampleur comme au sein du plan de relance du Gouvernement, l’offre des start-ups positionnées sur ces sujets est de plus en plus pertinente sur le marché. C’est la raison pour laquelle le Kite & Connect a organisé, en partenariat notamment avec TECH IN France, un concours de start-ups dédié dans le cadre de son événement annuel le B2B Kite Summit . C’est la maturité des modèles qui ressort de cette sélection exigeante.
Comment mêler développement des start-up tech et prise en compte de l’empreinte en matière de développement durable des entreprises ? Un questionnement auquel s’attache TECH IN France qui a publié l’an dernier une étude majeur avec PwC (lien). Kite and Connect : Un événement au cours duquel tous les acteurs de l’écosystème : VC, fonds, incubateurs et entrepreneurs se sont réunis. Le tout organisé sous le parrainage du navigateur Yves Parlier.
Les objectifs sont multiples. Permettre à de jeunes pousses prometteuses d’émerger et de se croître dans le cadre des objectifs de développement durable. Une optique Tech for Good et à impact évidente. Loïc Rivière, Délégué général de TECH IN France explique : « La TECH for Good est portée par une nouvelle génération d’entrepreneurs qui est à la recherche de sens et d’utilité sociale. Ce n’est pas un hasard s’ils arrivent à un moment où les entreprises et à la société s’interrogent, notamment sur leurs responsabilités vis-à-vis des générations futures. A nous de les aider à croître et à peaufiner leurs modèles, mais le jury a été très impressionné par la qualité des dossiers. L’initiative de Kite & Connect est une très belle manière de contribuer à cette dynamique ».
L’accent est donc logiquement porté sur les start-ups Tech for good et à « impact ». C’est pourquoi un jury de 8 entrepreneurs a sélectionné 3 finalistes (sur plus de 50 candidatures soumises). On retrouve parmi ces personnalités Alexandra André (Consultante en accompagnement de Start-up & VC), Olivier Mougenot (Citizen Capital), Emmanuel Stern (VC et président French Tech Perpignan), Thierry Vandewalle (Entrepreneur et Partner ISAI), Frederic Caron (Managing Partner Accurafy Advisory 4), Ladan Dirickx (Avocate associée TGS avocats), Laurent Houitte (Entrepreneur et fondateur Kite & Connect) et Loïc Riviere.
Seules obligations, pour participer à cet événement, les start-ups doivent avoir levé moins de 3 millions d’euros et avoir moins de 6 ans. Outre le fait d’avoir un véritable produit commercialisé, leur activité doit démontrer un fort impact sur des sujets environnementaux. Mais également sociaux, d’inclusion mais également sociétaux.
Des finalistes inspirants à « impact »
Pour Laurent Houitte, fondateur Kite & Connect, l’idée est donc de mettre en lumière l’impact positif de ces startups dans plein de domaines très différents. Il indique : « 4 ans que le concours existe et 4 ans que nous avons la chance de rencontrer des start-ups toujours plus innovantes et avec un impact fort sur notre société. Après une rude sélection des 12 demi-finalistes, nous avons cette année choisi de mettre l’accent sur l’agriculture connectée, l’engagement sociétal et la cosmétique bio. Nous aurons à nouveau plaisir d’accompagner dans le développement de ces jeunes start-ups ».
C’est pourquoi on retrouve parmi les finalistes la pépite Telaqua, une start-up qui permet de mettre au point des systèmes connectés qui optimisent l’irrigation agricole. Elle part du constat que la consommation d’eau, en particulier pour l’agriculture, est en très forte croissance ces dernières années. Pour éviter toute pénurie prochaine, la société propose d’insérer des dispositifs connectés (IoT) au sein de ces installations. La communication se fait ensuite via le réseau LoRa.
Sébastien Demech, fondateur de Telaqua explique : « Un agriculteur moyen consomme trois fois plus d’eau qu’il ne le devrait. Un système d’irrigation est complexe c’est pourquoi l’IoT permet de sécuriser et d’automatiser la programmation de la consommation d’eau. Cela permet une meilleure régulation et un meilleur rendement ». Le cœur du business de Telaqua est réalisé via la vente de capteurs (300€ par an et par ha). A ceci s’ajoute un tarif mensuel de 6€ pour couvrir les mises à jour, les réparations et autres besoins.
En se focalisant sur l’irrigation, la société a séduit le jury dans la mesure où encore peu de sociétés opèrent sur ce créneau. Telaqua a également entrepris de nouer des partenariats avec des producteurs tiers de systèmes d’irrigation. Les données qu’elle recueille permettent alors d’enrichir un référentiel sur le sujet et améliorer l’algorithme de d’optimisation de la consommation. A terme, la société entend également utiliser la blockchain. Une innovation pour certifier l’utilisation de l’eau par les professionnels au travers de quotas. Une entreprise qui pourrait bien l’aider à atteindre son objectif de lever 1 million d’euros d’ici 2021.
Une vision développée pour le bien-être
Autre pépite sélectionnée par le jury, Jho figure incontestablement comme une société à suivre. La start-up fondée par Coline Mazeyrat et Dorothée Barth propose des box de tampons applicateurs et autres produits de soin féminins. Le modèle économique de Jho est basé sur la récurrence. Un travail de fond a été mené afin de réduire le taux de churn et ainsi mieux conserver ses clients.
C’est pourquoi la société s’étend à présent vers de nouveaux horizons. On pense logiquement aux produits de salle de bain et autres produits sains « Nous allons nous développer en 2021 des projets en relation avec le retail et entrer dans les magasins bios. En plus du développement de nos grammes, nous nous projetterons vers les projets B2B. Notre vision à long terme est de devenir la référence pour les femmes de 12 à 72 ans tout en restant cool », expliquent les deux fondatrices.
Jho peut se targuer de se développer sur un marché français de taille conséquente. Les produits devraient donc être proposés sur les réseaux de magasins bios sans pour autant viser frontalement la grande distribution.
Vendredi, la RSE facilitée
Troisième start-up à recevoir le sésame, Vendredi propose une plateforme d’engagements citoyens. Elle part du constat qu’il existe un potentiel d’engagement certain de la part des collaborateurs des entreprises en France. Ces derniers entendent agir pour le bien commun et mettre en avant des initiatives autour de solutions nouvelles. Vendredi propose ainsi une plateforme d’engagements afin que « chacun puisse passer à l’action », indique Felix de Monts fondateur et CEO.
« Nous misons sur la mise en place de stratégies RSE et de parcours citoyens en termes de compétences et d’employabilité. Nos interlocuteurs comprennent ces problématiques. Qu’il s’agisse des top directions, de la communication interne, la DRH ou même des membres du comité d’entreprise », poursuit-il. Outre la proposition visant à servir de hub d’offres associatives, Vendredi propose aux entreprises de justifier de leurs démarches auprès des organismes fiscaux.
Ces 3 finalistes remportent ainsi une participation au B2B Kite Summit. Le sommet européen des entrepreneurs kitesurfeurs se tiendra cette année du 23 au 27 septembre à Leucate. La finale du concours se déroulera sur scène devant les 250 entrepreneurs présents. Il s’agit ainsi d’un accélérateur de rencontres et d’innovations pour les entrepreneurs venus de toute l’Europe. Chacun aborde l’entrepreneuriat responsable, la tech et la reprise Post Covid.
Les finalistes bénéficient en outre de 3 à 6 mois d’assistance financière, patrimoniale et juridique auprès des cabinets TGS France Avocats et Le Conservateur. La start-up gagnante rejoindra pour un an la communauté de 250 entrepreneurs de Kite and Connect. Mais surtout celle de TECH IN France. Elle sera notamment invitée aux afterworks et au prochain camp (séminaire professionnel business et kitesurf avec 30 entrepreneurs sur lequel elle sera coachée et challengée).
Zenride, ChargeMap, Hexa Surfboard : pour réduire l’empreinte écologique…
Le concours de start-ups a permis de mettre en lumière de nombreuses entités innovantes qui permettent de réduire l’empreinte écologique. Preuve s’il en est que l’impact Tech for Good intéresse les entrepreneurs. On notera ainsi les propositions innovantes de la douzaine d’entreprises sélectionnées par le jury. Notamment Civitime, une agence dédiée aux serious games, Hexa Surfboard, une initiative de construction de planches de surf réalisées en partie via l’impression 3D. Ou bien encore de ChargeMap, qui propose une carte et un pass de recharge de véhicules électriques.
Parmi les candidatures qui ont atteint la demi-finale du concours de start-up d’autres pépites ont également été remarquées. On citera Datafarm (Datacenters en zone rurale), Pandobac, Isahit. Mais également FinXmotors ou bien encore Zenride, le service B2B de location longue durée.
Autant d’initiatives dont l’objet est de limiter l’empreinte écologique. Mais également d’agir pour la planète dans une logique de Tech for Good.
Olivier Robillart