Adopter une stratégie prenant en compte l’impact environnemental de son activité est devenu stratégique. Afin d’accompagner les entreprises dans leur optique de numérique responsable, des solutions existent. Nombre d’entre elles sont présentées par Numeum à l’occasion du salon Big Data et AI 2024.
Adopter une stratégie propice à la croissance tout en prenant en compte le numérique responsable va de plus en plus de pair. Les enjeux environnementaux, d’inclusion et de confiance deviennent des passages clés pour toute entreprise. Du fait non seulement de la mise en place de régulations successives mais également d’un besoin né de l’adoption de nouvelles technologies. L’intelligence artificielle générative, par exemple, fait naître de nouvelles interrogations en la matière.
Afin d’orienter les entreprises, le salon Big Data et AI rassemble les professionnels et experts du numérique autour de la question. Marine Brogli, Vice-Présidente du Bureau Numérique Responsable de Numeum, explique : « Notre conviction est que l’innovation doit s’inscrire dans une démarche de respect de l’environnement et d’impact positif dans toutes ses dimensions. Des technologies comme l’intelligence artificielle permettent une inclusion de toutes les populations, de donner confiance, de favoriser l’écoconception. En somme, et à l’avenir, le numérique ne peut être que responsable. »
L’organisation professionnelle et syndicat patronal se développe ainsi sur trois piliers majeurs. A savoir l’inclusion, pour favoriser l’accès au numérique de personnes éloignées de l’emploi, en situation de handicap… Numeum agit également en matière de confiance numérique en sensibilisant autour de la protection des données et des transactions, tout en développant une vision éthique pour diffuser une IA transparente et maitrisée. Enfin, l’idée est de mettre l’accent sur le fait que le numérique peut contribuer à diminuer l’impact carbone de l’activité d’une entreprise.
En ce sens, Numeum s’engage à promouvoir un numérique responsable, en prenant en compte à la fois l’impact environnemental et sociétal du secteur, tout en mettant en avant les opportunités du numérique pour construire une société plus inclusive, éthique et écologique. Dans ce cadre, Numeum porte et soutient notamment deux initiatives majeures : Planet Tech’Care et Ethical AI.
L’inclusion, au cœur d’un enjeu sociétal
Pour réussir, chaque projet de transformation numérique se doit d’inclure une diversité de profils. Le secteur souffre toutefois d’une certaine homogénéité de ses effectifs. Selon des chiffres rapportés par Numeum, le taux de féminisation au sein des projets IT n’est que de 21 %. Quant aux collaborateurs de plus de 55 ans, ils ne représentent que 15 % des effectifs. Il devient dès lors important de favoriser l’inclusion et la diversité dans les projets de transformation numérique.
Antoinette Helal, Fondatrice de Lena IT, explique : « Il est capital de tisser un lien entre transformation numérique, société, solidarité et inclusion. Selon un constat dressé par l’Institut Montaigne, de nombreux emplois dans le numérique ne sont pas pourvus. Aussi, le taux de féminisation demeure faible dans le numérique, derrière de nombreux secteurs. La prise de conscience de l’importance du numérique et de la possibilité d’y travailler pour de nombreuses personnes est un enjeu majeur. »
Parmi les solutions existantes, les entreprises peuvent mettre en place des stratégies de sourcing innovantes et solidaires. Mais également tisser des liens avec France Travail pour sensibiliser et rencontrer des profils séniors ou en reconversion aux métiers du numérique. L’idée étant de leur indiquer les tendances majeures du numérique et de les diriger vers les technologies les plus innovantes, les plus utilisées.
Adopter des méthodes éco-responsables tout en limitant sa pollution numérique
Réduire son empreinte carbone devient à présent un élément constitutif de toute stratégie d’entreprise. Le numérique responsable tient alors un rôle central dans cette approche. Cette volonté est également propulsée par les réglementations successives mises en place ces dernières années. Apres le Pacte Vert européen, la directive CSRD a été adoptée en 2024. Elle met en place un reporting environnemental pour les entreprises. Ces dernières devant alors communiquer leurs actions liées à la réduction de leur impact écologique. Y compris sur le volet numérique. Les professionnels devant de facto anticiper les exigences croissantes en matière de réduction de leur empreinte.
Sarah Oiknine, Chief Strategy Officer de Leker, explique : « Ces régulations représentent des opportunités en matière d’éco-responsabilité. Il est possible d’optimiser les contenus numériques en réduisant le poids des emails (par compression des images, en limitant les pièces jointes inutiles). Mais également en limitant la duplication des actions numériques (en supprimant les stockages inutiles, les doublons de campagne…) tout en faisant un ciblage intelligent pour réduire le nombre d’e-mails ou de publicité envoyés. »
Moins de gif, moins de vidéos…plus de ciblage. Voilà la recette d’une communication sobre, énergétiquement parlant. L’idée générale est donc de réduire l’impact énergétique des campagnes d’e-mails, en optimisant les contenus et en limitant le poids de ces ressources.
IA et numérique responsable, construire une alliance durable pour l’avenir
Selon des chiffres avancés par l’Institut Montaigne, la pollution due au numérique représente 5,5 % de la consommation électrique mondiale et environ 4 % des émissions mondiales de Co2. Un chiffre en constante augmentation. Des technologies innovantes comme l’intelligence artificielle se doivent ainsi d’agir de concert avec l’impératif écologique.
Gilles Mezari, Président de la Commission Numérique et Environnement de Numeum, explique : « Notre organisation a mis en place un groupe de travail pour avancer sur les thèmes de la transparence et de l’inclusion permettant de proposer une IA éthique dans les usages. Il en va de la responsabilité de chacun. Le sujet est fondamental, à l’image du citoyen numérique. »
Sur le cas particulier de l’IA générative, la question demeure centrale. Caroline Jean-Pierre, Co-fondatrice et Vice-Présidente de Genai Impact, explique : « L’adoption massive de l’intelligence artificielle générative et son impact environnemental sont liés. C’est pourquoi il est important d’étudier le cycle de vie de l’ensemble de la chaine de valeur. Apporter une réelle méthodologie permet d’avoir de la visibilité sur l’impact réel. »
Des propos repris par Francis Lelong, CEO d’Alegria Tech. Le responsable explique : « Le secteur a été mal habitué car il n’existe que peu compteurs de la consommation d’un service numérique et de son impact. Cet aspect est presque invisible. Il est donc très difficile d’obtenir des informations fiables portant sur cette consommation réelle, d’autant plus en SaaS. Il devient, par incidence, difficile de mesurer ce genre d’impact sur l’environnement. Mais de nouvelles initiatives peuvent être créées dans ce domaine. Et pourquoi pas développer des entreprises nouvelles utilisant les ressources d’IA et de NoCode. »
Olivier Robillart