Pour embrasser l’ensemble des mutations du système de santé, il est primordial de disposer d’un écosystème robuste d’entreprises spécialisées. La France peut se targuer d’entretenir un tissu de sociétés, de toutes tailles, capables d’engager l’innovation dans le numérique en santé. Et de déployer des services et outils qui répondent aux besoins de la population et des praticiens. Nombre d’adhérents de Numeum, qu’ils soient des TPE/PME, start-ups ou des groupes disposant de plus longues expériences, proposent des actions concrètes et éprouvées.
Medadom, Tessan, Voluntis, Xelya ou bien encore Softway Medical, Calmedica ou Samdoc Medical Technologies. Ces entreprises œuvrent dans un but commun : faire progresser le numérique en santé. Chacune embrasse à sa manière le virage numérique que prend le système de santé afin de le rendre davantage optimisé et plus proche des besoins de chacun. Des entreprises qui représentent indéniablement des réussites au sein de l’écosystème.
L’idée générale de ces structures est d’améliorer la performance des soins. Principalement centré sur l’apport fourni aux professionnels de santé, Softway Medical dans sa volonté “d’augmenter le potentiel de ses utilisateurs”, porte une attention toute particulière aux soignants et autres paramédicaux en tissant un lien entre le métier et l’innovation. Et cela, en intégrant dans la conception de ses propres outils les utilisateurs et les professionnels de santé concernés.
Gilles Juin, Directeur de Division Etablissements chez Softway Medical explique : “Nos outils sont développés dans nos laboratoires de recherche en coordination avec les professionnels de santé. Il s’agit d’une priorité pour comprendre les besoins métiers. Prenons l’exemple d’un pilulier. Il est nécessaire qu’un pharmacien, un infirmier et un aide-soignant soient présents dès la conception du produit pour qu’ils définissent, avec nos équipes, la nature et l’objectif du produit final. En suivant ce processus, il est alors rare que ces produits ne trouvent pas leur marché.”
Etre à l’écoute
Être à l’écoute, technologiquement parlant, permet ainsi d’adresser les enjeux de la santé populationnelle. Malgré un univers financier contraint, l’entreprise mise sur l’aspect fonctionnel, c’est-à-dire la capacité à laisser au praticien, grâce aux moyens numériques, la gestion de sa propre activité. “En augmentant sa capacité à mieux soigner son patient et de mieux le suivre, le professionnel augmenté va disposer d’une latitude plus grande pour exercer sa profession”, précise le responsable.
Cet article est extrait du livre blanc de Numeum « La santé en 2030 sera numérique » portant sur les perspectives de développement du numérique en santé. Le document est librement téléchargeable à cette adresse : Livre blanc Santé Numérique 2030
Des propos confirmés par David Vincent, Directeur des relations publiques et Business Developpement chez Softway Medical. Il explique : “En proposant un véritable ERP médical en mode SaaS, il est possible d’intégrer un éventail de solutions autour d’un unique produit sur la totalité du parcours client. Cela permet aux entreprises du numérique comme la nôtre de se positionner en véritable partenaire stratégique d’acteurs tels que les GHT par exemple (Groupement Hospitalier de Territoire).”
Un choix fort dans la mesure où, le système d’information des structures médicales comme les hôpitaux est plus que jamais un véritable outil stratégique. “Nous nouons une confiance, une vision partagée avec nos partenaires. Une co-construction nécessaire car cette structuration ne fera que se renforcer. A l’horizon 2030, l’humain restera au centre, aidé par des outils numériques en constante évolution qui augmenteront encore ses capacités”, ajoute-t-il.
Téléconsultation et télésurveillance permettent des gains d’efficience
L’un des enjeux majeurs du numérique en santé est, sans conteste, la lutte contre les tâches rébarbatives ou fastidieuses exercées par les professionnels. L’amoncellement de ces dernières provoque une perte de temps et d’efficacité par les praticiens. Dans ce cadre, la téléconsultation a connu des pics d’utilisation lors de la récente crise sanitaire, cette forme de télémédecine a démontré toute son importance.
L’ensemble des professionnels s’accordent d’ailleurs sur le fait que cette dernière bénéficie toujours d’une volumétrie conséquente. Signe d’une adoption rapide et pérenne. A ce jour, près d’un généraliste sur deux demeure équipé du matériel adéquat pour réaliser une téléconsultation. Les praticiens sont donc en mesure de soutenir cette évolution. Quant aux patients, ils commencent à régulièrement exprimer le besoin de pouvoir passer par leur propre écran d’ordinateur pour réaliser une consultation médicale. Une objectivation qui va dans le sens de l’Histoire.
Comment répondre aux besoins de tous
Autre cas d’usage, la télésurveillance médicale s’impose également comme un moyen de répondre à ces besoins. Alexis Hernot, Directeur général et cofondateur de Calmedica explique : “La télésurveillance permet de réaliser des gains d’efficience. En somme, l’hôpital se rémunère sur les économies qu’il fait sur le temps gagné auprès des infirmiers. Le retour sur investissement est alors extrêmement rapide. Cela est particulièrement prégnant dans le télésuivi de la chirurgie ambulatoire, de la RAAC mais aussi des maladies chroniques ; lequel permet de cibler les soins vers ceux dont l’état de santé se dégrade, tout en déportant le suivi à domicile. En somme, nous permettons de concentrer les ressources médicales sur ceux qui en ont le plus besoin. Cela concourt non seulement à améliorer la qualité de soins, mais bénéficie aussi à l’assurance maladie ainsi qu’aux mutuelles.”
Dans ce cadre, le programme ETAPES a permis de focaliser l’intérêt du secteur autour de la télésurveillance. A terme, les pouvoirs publics vont organiser plus finement le remboursement des dispositifs médicaux numériques de télésurveillance utilisés dans le cadre des 5 pathologies qui y sont définies.
Mieux écouter le patient… et le soignant
Le développement d’une relation gagnant-gagnant entre praticien et entreprise du numérique est donc la clé du développement de solutions efficaces. Avant de déployer ses outils sur le suivi du diabète, Voluntis indique avoir collaboré avec le Centre d’Etudes et de Recherches pour l’Intensification du Traitement du Diabète (CERITD). L’entreprise a lancé un programme d’évaluation clinique sur de nouveaux logiciels fournissant une aide à la décision aux patients. Et ce, grâce à des algorithmes médicaux embarqués. Un suivi à distance par l’équipe soignante était également intégré. Ces études cliniques ont abouti en 2011 à des résultats probants d’efficacité clinique. Ils permettent d’éditer un premier produit destiné au suivi du diabète pour améliorer l’équilibre glycémique des patients avec un diabète de type I.
Passer davantage de temps avec le patient, mieux l’écouter, pour ainsi mieux le soigner. C’est donc le pari de nombre d’entreprises, PME/TPE, start-ups du secteur du numérique. “On attend des médecins beaucoup plus qu’avant en termes de connaissance, de capacité, et en termes de pluripotence de leur savoir. Ils doivent gérer la maladie, la relation avec la famille, le lien avec le travail… avec de plus en plus de patients”, constate Julien Lelandais, Président co-fondateur de Samdoc Medical Technologies.
Numérique en santé : objectif 2030
Il ajoute : “La mission de Samdoc est le suivi des symptômes par un médecin, même en son absence. D’autant que la plupart des scores de suivi n’ont pas besoin de connaissances médicales poussées. En particulier sur certaines pathologies, comme le sevrage alcoolique, par exemple. L’approche de l’analyse faciale et corporelle extérieure peut donc apporter un service concret aux praticiens.”
En somme, en 2030, la médecine sera numérique. Mais elle disposera surtout d’un champ plus large de services que ceux délivrés uniquement par l’hôpital. Que ce soient les smartphones et autres tablettes tactiles ou bien encore les cabines dotées d’équipements médicaux, chacun de ces outils permettra de renforcer le suivi médical à distance. Non seulement pour générer des gains d’efficacité mais également favoriser le bien-être de tous.
Cet article est extrait du livre blanc de Numeum « La santé en 2030 sera numérique » portant sur les perspectives de développement du numérique en santé. Le document est librement téléchargeable à cette adresse : : Livre blanc Santé Numérique 2030
Olivier Robillart