Le salon Vivatech est l’occasion pour l’ensemble de l’écosystème numérique Scale-up de s’exposer et se confronter aux modèles étrangers. L’événement a permis à des dirigeants étrangers de souligner la vivacité des entreprises françaises. En particulier dans le secteur du logiciel et de l’innovation.
Selon les dernières études McKinsey ou KPMG, la France est dans le premier wagon des pays mondiaux en termes d’attractivité. Un élément évident si l’on prend en exemple des réussites du territoire comme Dassault Systèmes, AB Tasty, ESI Group et Finalcad. Tous sont présents dans les travées du salon Vivatech.
Une vivacité soulignée par Emmanuel Macron, le Président de la République intervenant lors de la conférence inaugurale de l’événement. « Pour que les entreprises françaises soient soutenues il est nécessaire qu’un bon écosystème d’investissement existe. Il est important de poursuivre nos efforts dans le but de bâtir un cadre d’investissement propice à nos sociétés. Sur le plan fiscal, la situation s’est bien améliorée. Nous avons mis en place et structuré la BPI qui a beaucoup structuré le marché français. Il existe à présent de plus en plus de business angels qui décident d’investir sur le territoire. En outre des fonds internationaux permettront d’aider à la croissance et d’accroître les levées de fonds. En parallèle, nous développons un véritable marché européen qui représente une porte de sortie pour les investisseurs », précise le chef de l’Etat.
Construire un marché de capitaux
Pour Emmanuel Macron, la solution au manque de financement d’une partie de l’écosystème numérique réside dans le fait de construire un marché de capitaux financiers à l’échelle européenne. Pour autant, trop peu d’acteurs sont encore en mesure de disposer des ressources nécessaires en termes de capital investment.
Le chef de l’Etat ajoute : « Si nous voulons développer l’écosystème français et européen, nous avons besoin d’acteurs atteignant des tailles leur permettant de rivaliser avec les américains. C’est un enjeu de souveraineté européenne, de protection fair et de logique de concurrence saine. Il faut donc répondre aux problématiques de scaling de nos start-ups ».
Le sujet demeure en effet d’actualité. Jack Ma, l’ex-PDG d’Alibaba, également présent lors du salon a, pour sa part, invoqué l’impérieux besoin pour les autorités d’encourager une économie « saine », à savoir dégagée de barrières économiques ou quant à leur mise à l’échelle. « Je m’inquiète pour l’Europe car les européens sont eux-mêmes inquiets. Mais ils disposent de nombreuses solutions. Prenez les continents africains ou asiatiques, ils ne développent pas la même inquiétude face à l’avenir. L’Europe dispose de ressources fortes en matière d’intelligence artificielle ou de solutions innovantes, vous devez donc développer une logique de conquête », précise-t-il.
Développer une stratégie de conquête grâce aux ETI
Tous s’accordent à dire que l’étape majeure à venir réside dans les moyens accordés aux ETI et Scale-up de pouvoir attaquer de nouveaux marchés voire à l’international dans l’optique de devenir de futures licornes. Pour atteindre cet objectif, il demeure néanmoins nécessaire de nourrir des écosystèmes leur permettant de se développer.
Les entreprises françaises de taille intermédiaire (ETI), en particulier dans le secteur des technologies, demeurent à ce titre moins visibles et moins mises en avant que les start-ups et les grands groupes. Ces entités peuvent alors rencontrer des difficultés à développer davantage leur croissance ou à la porter hors du territoire.
Une position soutenue par Olfa Zorgati, directrice administrative et financière du Groupe ESI. « Les Scale-up technologiques sont indispensables pour le développement des savoir-faire français et son rayonnement à l’international. Elles sont par ailleurs créatrices d’emplois. L’agilité est clé pour la performance de ces entreprises, permettant rapidité et contrôle de la transformation. Une ETI, plus facilement qu’une start-up et qu’un grand Groupe, peut se transformer rapidement tout en s’appuyant sur un socle d’outils, de processus et de méthodologies. Les ETI sont une chance pour le tissu économique français et mondial. Il nous tient à cœur de contribuer à les faire davantage rayonner », explique la responsable.
C’est donc désormais aux autorités qu’il revient de développer les moyens de faire émerger les leaders de demain. S’il est désormais convenu que les start-ups ne représentent qu’une partie de la croissance du tissu économique du pays, les cartes autorisant les bases de la création d’un véritable cadre d’investissement incitatif en direction des ETI et scale-up ne demande plus qu’à être jetées.
Olivier Robillart