La prise en compte de l’empreinte carbone générée par les entreprises est devenue un enjeu majeur pour la RSE. Pour transformer les contraintes en opportunités, les professionnels du numérique imaginent des solutions Green IT pour répondre aux attentes de demain.
La RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) se décline en trois volets : social, économique et environnemental. Ce dernier pan s’avère conséquent pour l’ensemble des professionnels qui souhaitent maîtriser leur empreinte carbone et adopter une stratégie Green IT forte. Dans ce cadre, la gestion du parc informatique et une réduction de l’utilisation de l’énergie sont des métriques prises en charges par les entreprises.
Afin de comprendre la manière dont l’informatique peut jouer un rôle pour contribuer à ce dessein et accompagner les entreprises, le Club de la Presse Informatique B2B (CPI-B2B) réunit professionnels et experts du sujet. L’idée étant de dresser un constat mais également ériger de bonnes pratiques en la matière.
Laurence Jumeaux, en charge de l’offre Sustainable IT chez Capgemini Invent souligne l’importance de la DSI. Elle explique : « Aujourd’hui la responsabilité n’est pas mise sur la DSI. Aucune amende n’est à la clé en cas de non prise en compte des contraintes environnementales. Cela devrait toutefois survenir en ce qui concerne l’obligation de communiquer l’empreinte environnementale de son IT. »
A l’appui de cette réflexion, une étude conduite par Capgemini démontre qu’à l’heure actuelle moins de 10% des entreprises interrogées recyclent leur matériel. La responsable poursuit : « Aucune réglementation n’impose de réelles obligations. Les entreprises donc aller le plus loin possible lorsqu’elles dressent des rapports relatifs à leurs émissions. La mesure est clé pour calculer l’empreinte environnementale et réaliser une feuille de route concrète. Mais cela n’est toutefois pas suffisant car il convient de disposer d’outils de mesure en temps réel capables de piloter la réduction de l’empreinte environnementale. »
Mesurer au global pour mieux prioriser les actions
Dans la mesure où le numérique est appelé à prendre une place plus importante, ses émissions carbone le seront d’autant plus. D’autant que les professionnels rapportent que seulement 10 à 15% des entreprises recyclent.
Bruno Buffenoir, directeur général chez Nutanix France explique : « Les terminaux et matériels informatiques représentent 70% du problème. Il faut donc agir sur ces paramètres. Il convient de mener un pilotage de l’équipement pour en optimiser l’usage. Cela permet d’entrer dans une approche qui permet de mesurer comment une application va impacter les émissions. »
Il poursuit : « Le problème réside dans le fait qu’il est complexe de disposer d’éléments de benchmark. Alors même que les entreprises sont en réelle demande de pouvoir se challenger. »
Des propos relayés par Gérôme de Gea, directeur Oracle Cloud Infrastructure EMEA chez Oracle. Le responsable confirme qu’il est envisageable de mesurer cette empreinte en mettant en avant des métriques simples et pertinentes.
RSE : vers des équipements informatiques évolutifs
Pour suivre une stratégie RSE forte, des concepts tels que l’écoconception ou la mesure sont donc des éléments véritablement prégnants. Carole Davies-Filleur, associée directrice Sustainability & Technology chez Accenture explique : « Les services numériques doivent aussi suivre des règles d’écoconception. L’obligation ne constitue pas le seul aiguillon de la transformation. L’analyse financière s’avère tout aussi importante. Le second point concerne la pression exercée par les jeunes recrues au sein même des entreprises. Elles sont prêtes à s’engager dans une entreprise à condition que celle-ci réalise des actions concrètes en faveur de l’environnement. En somme, la pression des employés et des consommateurs produit un effet de transformation constant. »
L’enjeu réside donc dans le fait de livrer constamment des éléments de mesure et donc de décision pour les directions des entreprises. Ces dernière sont alors mieux à même de déterminer l’opportunité de lancer un projet de ce type.
Des propos soutenus par Gabriel Ferreira, directeur technique de Pure Storage. Il précise : « Tous les équipements informatiques doivent être évolutifs. L’idée sous-jacente serait de pouvoir conserver un appareil de manière indéfinie. C’est pourquoi nous souhaitons créer des systèmes modulaires. Cela nous a permis de réduire le recyclage dit classique de 90%. »
Olivier Robillart