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Reconversion des femmes dans le numérique : démystifier la cybersécurité

Les entreprises du numérique recrutent de nouveaux talents. Dans le domaine de la cybersécurité, le besoin en termes de recrutement est conséquent alors que peu de femmes y travaillent. C’est pourquoi experts et professionnels partagent leurs expériences pour démystifier ce domaine et y attirer davantage de personnel féminin. L’objectif étant d’encourager la reconversion des femmes dans la cybersécurité.

Pour se développer, les entreprises du numérique ont besoin de recruter de nouveaux talents. Pourtant, certaines activités, comme la cybersécurité, sont encore peu féminisées. Le « manque à gagner » peut alors s’avérer conséquent pour ce type d’entreprises. Afin de faire le point sur cette situation, et encourager les acteurs du numérique à partager leurs expériences, Numeum a rassemblé certaines d’entre elles. L’idée étant de les laisser exprimer leurs retours d’expériences ainsi que leurs bonnes pratiques.

Le constat est prégnant. Selon des chiffres rapportés par l’Union européenne, plus d’1 million de postes ne sont actuellement pas pourvus dans le numérique. Près de la moitié concernerait le secteur de la cybersécurité. Autre constat, en France, la féminisation de ce même secteur ne serait que de l’ordre de 11 % (7 % en Grande-Bretagne). Alors qu’une égalité homme femmes dans le numérique augmenterait le PIB de l’UE de 9 milliards d’euro par an, toujours selon la Commission européenne.

Gaëlle Picard, Déléguée Ile-de-France de Nova In Tech, explique : « Souvent les femmes ont dans le viseur des métiers très techniques alors que la cybersécurité est plurielle et ne recouvre pas que des métiers techniques. Il existe également des professions connexes comme l’analyse de la cybermenace, la formation, le travail de consultante. » L’objectif est donc de démystifier les métiers de la cybersécurité, en encourageant la reconversion des femmes.

Rattraper le retard de la France dans la reconversion des femmes

A ce titre, l’initiative Nova In Tech, soutenue par Numeum, vise à rattraper le retard de la France où le manque de mixité aura un impact certain sur sa performance économique. L’initiative agit donc sur l’attractivité par l’offre en aidant les entreprises à mettre en œuvre une nouvelle démarche structurée et marketable de recrutement de femmes en reconversion. Le programme agit également sur l‘attractivité par la visibilité et identifie et promeut les femmes expertes dans le domaine.

Maylis Staüb, Présidente de Nova In Tech, explique : « L’atout de la reconversion professionnelle réside dans le fait d’avoir des collaborateurs résilients, souvent loyaux et dotés de soft skills très conséquentes. Autant d’éléments qui s’avèrent cruciaux pour de nombreuses entreprises. Pour améliorer les tendances, il faut que le recrutement de personnes en reconversion devienne une évidence, que cela devienne une voie royale. »

Une position que confirme Audrey Amedro, CEO de Sesame IT : « Nos équipes collaborent dans des domaines pointus avec des professions techniques et transverses. Nous avons des sujets de recrutement et de diversité. A ce jour nous comptons 18 % des femmes, 16 % en ne prenant en compte que les équipes techniques. La moitié de notre comité de direction est composé de femmes. Nous sommes donc en recherche de femmes à compétence et dossier égaux dans nos choix de recrutement. Le fond du problème est que nous n’avons pas suffisamment de candidatures de femmes dans ces mêmes métiers techniques. Alors que ces profils font une vraie différence dans les équipes. Je recommande donc de donner confiance aux femmes de travailler dans ce domaine et s’y intégrer car elles y ont toute leur place. »

Développer son employabilité et ses « soft skills »

L’ensemble des professionnels développent la même vision. Pour encourager la reconversion des femmes dans le numérique, il est certes nécessaire de démystifier le domaine, mais également d’encourager l’employabilité ainsi que les compétences dites « douces ».

Vianney Wattine, Directeur général de la CSB School, explique : « L’objectif de nos formations est de développer l’employabilité de nos étudiants. Nous faisons ainsi passer de nombreuses certifications. De manière générale, nous recrutons sur des critères de motivation car le plus important pour un étudiant est de posséder une bonne vision de ce qu’est réellement la cybersécurité. Notre objectif réside dans le fait que nos étudiants aient un métier, pas que des compétences. Du côté des recruteurs, il est important qu’ils puissent donner leur chance à des profils sans grand bagage technique. »

Des propos soutenus par Charlotte Graire, cofondatrice de Women for Cyber. Elle explique : « Les retours sont très positifs à propos des femmes qui apportent souvent davantage de communication entre les équipes. Nous organisons des bootcamps dans les collèges et et lycées avec des professeurs et des conseillers d’orientation afin d’augmenter le vivier de femmes pouvant prétendre à un métier dans la cyber. L’objectif est également que les professeurs puissent véhiculer l’idée que cybersécurité est aussi un métier de femmes.« 

Olivier Robillart

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