Le salon Vivatech a été l’occasion de montrer à la scène internationale que les entreprises du territoire agissent pour le bien commun. Une logique Tech for Good évidente conduite par des acteurs de toutes tailles. Start-ups, ETI et grands groupes.
L’un des maîtres-mots du dernier salon Vivatech, est cette année, le développement d’une vision Tech for Good. Plus qu’un concept, cette vision porte start-ups, ETI ou grands groupes à développer une approche durable et respectueuse des valeurs humaines. On pense au soutien à l’Education, l’inclusion, la prise en compte du changement climatique, le développement durable…
Ces éléments s’imbriquent désormais au sein de logiques économiques et permettent à des entreprises de générer des leviers de croissance sur leur secteurs respectifs. C’est notamment le cas pour Dassault Systèmes qui, au travers d’un partenariat avec Sanofi, présente de nouveaux dispositifs médicaux permettant aux personnes malades de recevoir plus facilement leur traitement en injection.
La manne des Health Tech
Claire Biot, VP Life Sciences Industry de Dassault Systèmes explique : « Les professionnels utilisent également davantage la 3D pour modéliser et prototyper des situations complexes dans l’optique d’optimiser les traitements. L’idée est ainsi de laisser un impact positif sur la société, la santé et la médecine. De nos jours, l’impression 3D a fait beaucoup pour aider au quotidien les personnes atteintes d’un handicap ».
Le secteur des Health Tech représente à ce titre une manne indéniable pour la croissance française. Le marché est actuellement estimé à hauteur de 40 milliards d’euros de chiffre d’affaire annuel et il pourrait générer, à l’horizon 2030, la création de 130 000 emplois supplémentaires. A ce jour, 1,25 milliard d’euros ont été levés en 2017 par les HeathTech françaises.
Ce domaine est le signe que la Tech for Good s’est inscrite durablement dans le paysage technologique et numérique. Plus en aval, d’autres grands groupe, tels que Salesforce prolonge le principe dans une logique de « Tech for better ». Alex Dayon, président & chief strategy officer du groupe américain précise : « les attentes des consommateurs ont grandement évolué. L’ensemble des dirigeants doivent à présent comprendre qu’il est clé de rapprocher le plus possible les valeurs du consommateur avec celles que l’entreprise supporte. Cela noue une relation de confiance. »
Quand les Scale-up agissent pour la tech for Good
Interrogé sur le sujet, lors d’une conférence plénière, Emmanuel Macron a redit son engagement en faveur de cette logique. Le chef de l’Etat a ainsi précisé que : « de nombreuses start-ups font de l’innovation respectueuse de l’environnement. L’innovation est et demeure le meilleur moyen de répondre aux problématiques d’environnement et de développement durable ».
Pour autant, les start-ups ne sont pas les seules à agir dans ce cadre. Nombre d’entreprises de taille intermédiaire ont pris le parti de faire de la Tech for Good leur cœur de métier. Autrefois terrain des milieux associatifs, le domaine permet désormais à des scale-ups de modifier en profondeur des pans entiers de l’économie.
Peu ont peut-être déjà entendu parler de Rubicon. Cette société américaine née voilà 11 ans a fait le pari de se saisir d’un sujet capital, à savoir la gestion et le recyclage des déchets dans l’optique de générer des leviers de croissance conséquents et investir de facto un domaine entier de l’économie. Une optique claire qui permet d’entrevoir des pistes de croissance jusqu’à lors relativement peu explorées.
La gestion des déchets : un enjeu majeur
La gestion et retraitement des déchets demeure un enjeu majeur de développement. Le secteur est nourri par l’attention croissante des pouvoirs publics, des entreprises mais également du public. Mais c’est à présent l’ensemble de la chaîne de valeur qui est portée sur la question des cycles de vie des produits et ce, sur de nombreux écosystèmes comme l’agriculture, l’industrie, la construction, l’énergie ou bien encore le textile.
Signe de la vitalité des entreprises nationales en la matière, qu’il s’agisse des projets visant à mieux réagir en cas de catastrophes naturelles permis par le biais de protocoles de communication de Sigfox ou de la stratégie d’OpenClassrooms de former et certifier des personnes au moyen de cours en ligne, la volonté affichée de ces entreprises est de promouvoir le bien commun. Ces réussites ne sont d’ailleurs pas isolées, comme le prouve la récente levée de fonds majeure de Doctolib ou la réussite de Blablacar ou de Criteo. Ces ETI représentent des exemples patents de détention des moyens de disrupter des secteurs entiers par leur logique propre.
Agir concrètement pour le Tech for Good
Le dernier rapport édité par TECH IN France, réalisé en partenariat avec PwC est éloquent en ce point. Au travers de 150 start-ups de la Tech for Good, il mesure le vivier technologique français dans ce même domaine. Le document recense de nombreuses pépites. Certaines ont réussi des levées de fonds supérieures à 40 millions d’euros, capables de devenir des géants de leurs secteurs.
Un principe soutenu par Véronique di Benedetto, Vice-Présidente France d’Econocom. « La lutte pour l’environnement est un défi important de la Tech for Good. Le numérique peut augmenter notre empreinte écologique. Elle peut aussi être force de proposition pour réduire et favoriser la transition. On ne le dit pas assez. Les concepts de transition écologique et numérique sont très liés, les deux thèmes doivent converger. Le numérique doit en effet contribuer positivement à la préservation de la planète. La France peut prendre le leadership sur le sujet, car nous devons avancer sans attendre », précise la responsable.
La solution au développement du Tech for Good réside dans le développement d’une prise de conscience forte. Non seulement au sein des entreprises du numérique mais également auprès du grand public. A terme, cette logique pourrait devenir un véritable accélérateur de la transition écologique. Elle générera davantage de leviers de croissance pour les acteurs en place et ce qui feront le numérique du futur.
Olivier Robillart