Suite au rachat de plusieurs entreprises, la pépite Oslo se présente comme un acteur incontournable de l’édition logicielle. Le spécialiste des logiciels métiers dans les secteurs de la Maintenance et du SAV, du Bâtiment, du Facility Management et du Point de Vente propose désormais une gamme complète d’outils et services. Oslo recentre sa stratégie vers l’édition, comme le souligne son directeur général, Pierre-Olivier Thomas.
La transformation numérique demeure-t-elle un relais de croissance supplémentaire suite à la récente crise sanitaire ?
Pierre-Olivier Thomas : Notre mission est de simplifier la transition numérique des entreprises sur nos marchés de référence. (Maintenance et SAV, Bâtiment, Facility Management et Point de Vente). Nous y parvenons en développant des solutions et des services pensés et conçus pour les métiers de nos clients. L’objectif est également d’apporter un accompagnement sur l’ensemble de la chaîne de valeur IT. La tendance de fond est à l’œuvre depuis plusieurs années et la crise sanitaire n’a pas réellement accéléré ce mouvement.
Toutefois, la transformation du travail et les attentes métier des clients se sont faites plus précises et plus fortes. Il est, par exemple, désormais obligatoire de penser les solutions en y incluant par défaut des éléments permettant la mobilité et le pilotage de sites distants. Les organisations du travail ont clairement mis en avant la nécessité de préparer l’entreprise à ces besoins et de pouvoir rattacher les SI et les services généraux aux clients distants.
La vague est profonde et les modes de travail avancent au fil de l’inclusion des nouvelles générations. Les collaborateurs et les entreprises sont à présent matures pour embrasser ces changements de fond. Les outils numériques sont performants et permettent ce changement.
Quels secteurs sont appelés à se transformer grâce aux technologies innovantes ?
Pierre-Olivier Thomas : Entre tous les mouvements à l’œuvre, il devient important de réécrire une panoplie logicielle pour nos marchés cibles. L’avenir appartient résolument aux outils de type ERP verticaux intégrant des technologies Web, un client léger, une plateforme SaaS sur lesquelles s’intègrent différentes applications ou fonctionnalités. Ce socle permet d’intégrer une base de données commune et d’y associer de nombreux besoins métier.
Nous sommes très attentifs aux évolutions du marché des sociétés de service. Chez nos clients professionnels du SAV, comme les climaticiens, la remontée automatique des données issues des équipements connectés ou « IoT » (capteurs de pression, sondes de température…) sera bientôt essentielle pour leur activité. Leur système d’information devra pouvoir communiquer en temps réel avec ces équipements, signaler immédiatement à un technicien un dysfonctionnement chez un client, et à terme permettre de basculer vers de la maintenance prédictive en anticipant une panne avant même qu’elle ne se produise.
Quelles sont vos objectifs en termes de croissance ?
Pierre-Olivier Thomas : Oslo prévoit de poursuivre sa croissance organique et projette de doubler son chiffre d’affaire d’ici 2023. A l’heure actuelle, nous réalisons un CA de 34 millions d’euros. Cette réussite est le fruit de la fusion d’une dizaine de sociétés. Nous nous sommes construits autour d’une stratégie de croissance externe sur un calendrier de 5 ans : le groupe est donc passé de 10 à 30 millions d’euros en quelques années seulement, en basculant d’un modèle de pur intégrateur de solutions ERP à celui d’un éditeur en bonne et due forme. L’objectif est d’asseoir durablement notre place dans le paysage de l’édition.
A date, 55% de notre chiffre d’affaires provient de l’édition de logiciels, le reste provenant de nos activités historiques. Notre mission est de poursuivre des acquisitions ciblées sur nos métiers de référence afin d’intégrer de nouveaux outils à notre plateforme technologique et de poursuivre le financement de notre R&D.
Les leviers de croissance sont également de nature organique : Oslo renforce sa structure commerciale pour accompagner le développement de ses innovations par un boost commercial. La Recherche et le Développement sont naturellement devenus le cœur de nos préoccupations. Notre croissance nécessite des investissements conséquents autour de 3 pôles d’innovation (Bâtiment/Maintenance, Facility Management, Point de Vente) : nous disposons à présent de 3 centres de R&D qui disposent chacun de leurs propres particularités. C’est véritablement un nouveau chapitre que l’on ouvre.
Quelle est votre stratégie en termes de développement international ?
Pierre-Olivier Thomas : Nous sommes parvenus à constituer un véritable réseau de distribution principalement sur les pays limitrophes. Oslo dispose d’accords spécifiques pour la Suisse, la Réunion, la Polynésie française et prochainement la Belgique/Luxembourg et le Maghreb. L’idée n’est pas forcément de proposer des produits localisés dans la mesure où sont éditées des versions en Français, Anglais ainsi qu’en Néerlandais. L’apport d’un réseau de distribution est particulièrement pertinent en passant par le biais de cabinets de conseil.
L’ambition d’Oslo est résolument nationale tout en s’ouvrant à l’international, en particulier en Europe. Dans les domaines du SAV et du Facility Management, nous sommes focalisés sur les réseaux germaniques et d’Europe du Nord. Il s’agit de pays fortement industrialisés dont la structure de marché s’y prête. Ces derniers développent de grands besoins en termes de maintenance et de SAV. Nous répondons présentement à cette forte demande.
Olivier Robillart