L’Arcep publie une nouvelle enquête contenant des indicateurs permettant de suivre l’évolution de l’empreinte environnementale des opérateurs télécoms. Baptisé « Pour un numérique soutenable », le document tente de mettre en place un baromètre environnemental. En particulier en matière de gestion du matériel informatique.
La gestion et le renouvellement du matériel informatique est l’une des problématiques récurrentes des entreprises en matière de prise en compte de l’empreinte écologique. Un pan majeur de cette activité tant est si bien que l’Arcep a décidé d’inclure ce volet dans sa nouvelle étude portant sur le numérique responsable.
Après avoir collecté des données auprès des opérateurs de télécommunications, le régulateur du secteur publie la première édition de son enquête annuelle. Baptisé « Pour un numérique soutenable », le document. L’idée est ainsi de donner mettre en place un baromètre environnemental dans le domaine des télécoms. L’un des volets de l’étude se consacre aux activités de ces acteurs en matière de vente, collecte, reconditionnement et recyclage des téléphones mobiles. Un matériel informatique conséquent dont la gestion est importante pour limiter l’empreinte écologique qu’implique ces éléments.
Le constat est ainsi prégnant. Si la pratique du reconditionnement se développe chez les opérateurs, des efforts peuvent encore être fournis en la matière. L’un des points à améliorer est, par exemple, la faiblesse des ventes de terminaux reconditionnés. La part de ces derniers demeure encore très minoritaire dans l’ensemble des classements.
Le matériel informatique représente la majeure partie de l’empreinte carbone
L’Arcep part du constat selon lequel la majeure partie de l’empreinte carbone du numérique (79 %) est due aux terminaux (téléviseurs, ordinateurs, téléphones…). Ce matériel informatique représente donc un élément conséquent de la prise en compte de l’impact carbone de ces produits. L’idée est alors de favoriser l’accroissement de la durée d’utilisation de ces équipements.
Toutefois, l’organisme indique qu’en 2020, les téléphones mobiles vendus « directement par les opérateurs représentent une part minoritaire (38 %) des ventes totales de téléphones mobiles en France mais cette proportion est évaluée à près de 80% pour la clientèle des entreprises. Ceux vendus reconditionnés (155 000 en 2020) par les opérateurs représentent une part très faible (2 %) des 8,1 millions de terminaux mobiles qu’ils ont vendus. »
En France, seulement 2,8 millions des téléphones en 2020 étaient issus de la filière du reconditionnement. Cette dernière ne représente donc que 13 % du marché total alors qu’elle permet d’accroître la durée de vie des terminaux mobiles par leur réemploi ou la réutilisation de pièces détachées.
De nouveaux indicateurs
Afin que la mesure de l’empreinte écologique du numérique devienne réalité, la constitution de nouveaux indicateurs est clé. C’est l’un des objectifs que s’est fixé le régulateur des télécoms. En juin 2020, l’Arcep a ainsi lancé une plateforme de travail sur le thème du numérique soutenable.
Un travail de fond nécessaire auquel de nombreuses entreprises adhérentes de Numeum s’attellent d’ores-et-déjà. Le sujet est en effet adressé par l’organisation professionnelle, au travers de l’initiative Planet Tech’Care. De nombreuses entreprises, y compris membres de Numeum, développent l’ambition de promouvoir le numérique responsable. L’objectif est de permettre aux organisations publiques et privées de réduire leur impact environnemental. Un parti pris salué par les entreprises privées et les instances de réglementation.
Olivier Robillart