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Les recrutements repartent à la hausse dans le numérique

Malgré les récentes annonces autour d’éventuels départs suite à l’implémentation de l’intelligence artificielle générative dans les entreprises, la réalité est toute autre. La dernière étude de Numeum sur les rémunérations et l’emploi dans le numérique montre que les recrutements sont en augmentation.

Le nombre de recrutements est reparti à la hausse en 2022 dans le secteur du numérique en France. La dernière étude conduite par Numeum et le cabinet Quadrat-Etudes traduit en ce sens le dynamisme du secteur. Si certaines annonces autour d’un éventuel remplacement des collaborateurs par des intelligences artificielles génératives peuvent interroger, la réalité semble différente.

En effet, le rapport précise que pas moins de 109 188 recrutements ont été opérés en 2022. Ces entrants représentent 26 % des effectifs salariés (contre 19 % en 2021). Un bon chiffre qui s’explique par la croissance dynamique du chiffre d’affaires des entreprises du numérique sur l’année passée (+7,5 %). Du côté des départs, le nombre absolu est également en croissance. Sur l’ensemble de 2022, l’étude de Numeum rapporte 88 263 sorties. Le solde est donc positif, à hauteur de 20 924 recrutements.

En matière de recrutements, 31 % des entrants sont des femmes. Numeum TechTalks
En matière de recrutements, 31 % des entrants sont des femmes.

Autre constat positif, la population féminine est surreprésentée dans les embauches globales (31 % des entrants contre 29 % de la population salariée). Un taux qui se confirme sur les fonctions de cœur de métier (29 % des entrants contre 26 %). Toujours est-il que la part de femmes dans le numérique continue d’augmenter quand bien même la situation demeure perfectible.

Le numérique n’occupe en effet pas une place de choix en matière de féminisation. L’étude précise que la proportion de femmes dans le périmètre Numeum s’avère nettement inférieure à celle de l’ensemble de la population active salariée (29 % contre 49 %).

L’écart de rémunération se maintient entre hommes et femmes

Sur 2022, la rémunération moyenne mensuelle brute est de 3 747 euros mensuels, pour un salarie médian de 3 392 euros. Aussi, 51 % des salaries perçoivent une prime variable et 62 % perçoivent un intéressement ou une participation. Toujours est-il que les inégalités en termes de rémunération entre hommes et femmes subsistent. Un sujet qui s’applique tant au niveau des émoluments mensuels que des compléments de rémunération (11,6 % des femmes en ont reçu contre 13 % pour les hommes).

Cet écart est avant tout imputable à la nature des emplois occupés. Ainsi, le salaire de base masculin est, en moyenne,162 euros plus élevé que celui des femmes dans les entreprises du numérique. Un différentiel qui s’explique en partie par la sous-représentation des femmes dans les postes les plus rémunérateurs (pilotage, gouvernance et direction).

recrutements Photo de Nick Fewings sur Unsplash recrutement Numeum TechTalks

La situation pourrait toutefois être appelée à changer. Une décision de la Cour de cassation rendue le 8 mars dernier autorise la communication de bulletins de paie des collaborateurs d’une femme s’estimant lésée par ces collègues masculins. La Cour a considéré qu’il « était indispensable à l’exercice du droit à la preuve et proportionnée au but poursuivi, soit la défense de l’intérêt légitime de la salariée à l’égalité de traitement entre hommes et femmes en matière d’emploi et de travail.« 

Olivier Robillart