Le cabinet EY rapporte que les investissements vers les pépites de la tech ont été plus conséquentes au premier semestre 2019. Le secteur du logiciel a connu de belles levées de fonds tel qu’Ivalua ou Meero.
Le premier semestre 2019 a été bénéfique aux sociétés technologiques françaises en termes de levées de fonds. Le constat ressort du dernier baromètre publié par le cabinet EY. Il livre son état des lieux régulier des investissements dans le secteur (.pdf). Une bonne santé particulièrement nourrie par des tours de table majeurs supérieurs à 50 millions d’euros. Tels que ceux réalisés par Ivalua ou bien encore Meero, deux pépites du logiciel.
Le bilan est donc résolument positif. Les montants investis dans ces sociétés atteignent 2,8 milliards d’euros pour 387 tours. Ce qui représente une progression de 43% et 16% par rapport au dernier semestre. Aussi, les fonds recueillis sur le premier semestre sont plus de 200 millions d’euros supérieurs à ceux levés en 2017 (2,6 milliards d’euros).
Le club des licornes
Franck Sebag, associé EY, chargé du secteur Fast Growing Companies pour l’Europe de l’Ouest et le Maghreb explique : « L’émergence de ces tours de table très significatifs a aussi eu pour conséquence de propulser plusieurs scale-up dont Doctolib, Ivalua, à la porte du club très privé des licornes ».
Le domaine des investissements dans le logiciel a ainsi recueilli la somme de 793 millions d’euros sur la période (au cours de 103 opérations). Il se classe à la deuxième position en valeur du classement. Le domaine demeure le plus vivace en termes de nombre de tours de tables. Il dépasse même la catégorie « Services Internet » qui totalise 101 opérations de ce type.
Ces réussites sont à mettre au crédit d’entreprises tel que la plateforme de retouche photo Meero (205 millions d’euros), Ivalua (54 millions d’euros) ou Doctolib (150 millions d’euros). Ces dernières ont vu leur valorisation atteindre le milliard d’euros et devenir de véritables licornes.
Des résultats encore loin de l’Allemagne et Grande-Bretagne
Pour autant, cette belle progression en termes ne permet pas à la France de rattraper son retard. En particulier par rapport à ses voisins allemands et britanniques. Dans ce dernier pays, les investissements totalisent 5,3 milliards d’euros sur la période (contre 2,8 en France). Cela a entraîné l’émergence de 16 licornes. Quant à l’Allemagne, elle signe une croissance de 4%.
Le sujet demeure prégnant. C’est pourquoi TECH IN France organise régulièrement des rendez-vous et un groupe de travail portant sur les questions relatives à l’investissement.
Franck Sebag précise : « Jusqu’à présent, en comparaison de nos homologues européens et internationaux, la French Tech est restée assez timide. Les opérations de sorties (M&A, IPO) se sont faites rares. Cette faiblesse s’explique par différentes raisons. Un marché boursier peu actif, de grands corporate français quasi absents du marché. Mais aussi et surtout un nombre de sociétés encore trop faible pour pouvoir lutter à armes égales avec nos rivaux. Dans les prochains semestres, tous les yeux seront braqués sur les startup françaises. Leur capacité à réaliser des opérations de sorties significatives sera un des gages de leur réussite et de celle de la FrenchTech ».
Olivier Robillart