Selon Numeum, le secteur du numérique devrait poursuivre sa croissance en 2023. Le marché devrait signer une progression de 5,9 % l’an prochain. Concernant le deuxième semestre 2022, les estimations sont légèrement revues à la hausse avec 7,5 % de croissance attendue.
Malgré plusieurs contextes particuliers, le secteur du numérique poursuit sa croissance. Il devrait même en rester ainsi en 2023. Le dernier volet du baromètre de Numeum sur le sujet est clair. Le secteur du numérique devrait connaître une progression de 7,5 % en 2022. La tendance devrait se poursuivre l’an prochain, avec des attentes aux alentours de 5,9 %. Ces éléments sont issus de l’enquête conjoncturelle dressée par l’organisation auprès de l’ensemble des entreprises du numérique en France (éditeurs de logiciels, plateformes, ESN et ICT).
La tendance demeure donc bonne. Les experts avaient jusqu’à présent anticipé une progression de l’ordre de 7,4 %. Cette dernière est désormais revue à la hausse. Godefroy de Bentzmann et Pierre-Marie Lehucher, coprésidents de Numeum, expliquent : « En 15 ans, le marché du numérique a connu une belle trajectoire de croissance et connaît cette année encore une forte dynamique, laquelle est stimulée par la transformation numérique des organisations. Les entreprises du numérique font toutefois face à une importante pénurie de talents. La formation doit rester une des priorités pour l’année 2023 afin de continuer à miser sur le développement des compétences et préparer l’avenir« .
Dans le détail, les éditeurs et plateformes cloud signent une croissance de l’ordre de 11,3 %, les ESN de 5,1 % et les activités d’Ingénierie et Conseil en technologies (ICT), de 7,4 %. Du côté des technologies, le cloud se présente à nouveau comme un levier fort (24,5 %) au sein des entreprises. On pense alors logiquement aux outils liés au Big data, aux services IoT ou liés à la transformation numérique des entreprises. Ce dernier volet connaît ainsi une augmentation en valeur de 10,2 % pour atteindre 7,6 milliards d’euros.
Enfin, la sécurité informatique signe une belle progression de l’ordre de 11,3 % pour atteindre 3,3 milliards d’euros en valeur.
Une croissance dans un contexte de pénurie des talents
Toujours est-il que la taille du marché du numérique est évaluée à 60,9 milliards d’euros en 2022. 35,5 % du marché concerne les éditeurs de logiciels et les plateformes cloud avec 21,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Les ESN totalisent 52,4 % du marché avec 31,9 milliards d’euros. Les ICT comptent pour 12,1 % avec 7,4 milliards d’euros.
De bons résultats alors que l’ensemble des entreprises indiquent être en recherche très régulière de personnel à intégrer dans leurs effectifs. Benoit Darde, Président de la Commission affaires économiques de Numeum, confirme cette tendance lourde. Il précise que cette pénurie de talents risque de se poursuivre en 2023 malgré les efforts consentis par les entreprises et les organisations du numérique en la matière.
Il convient toutefois de souligner que le numérique demeure créateur net d’emplois. A date, les experts indiquent avoir réalisé 34 000 créations nettes d’emplois salariés en 2021. Les recrutements sont donc, globalement, en hausse (de 66 %). Ainsi, les entreprises demeurent confrontées à une guerre des talents. ce qui peut entraîner des freins à leur propre croissance.
Le numérique responsable, objectif fort de 2023
L’un des leviers majeurs de progression demeure sans doute le numérique responsable. La dernière enquête réalisée par PAC, pour Numeum précisait que 80 % des entreprises du numérique ont mis en œuvre des mesures spécifiques pour limiter leurs consommations d’énergie cet hiver. Plus de la moitié de ces entreprises ont décidé de former leurs collaborateurs aux enjeux climatiques et de sobriété énergétique.
Véronique Torner, Vice-Présidente en charge du Numérique Responsable de Numeum, explique : « Parce qu’il n’y aura pas de transition numérique sans transition écologique, le secteur a une double responsabilité : engager une trajectoire responsable fondée sur la prise en compte de l’impact sociétal et environnemental du secteur et mettre en avant les potentialités du numérique au service d’une société plus inclusive, plus éthique et plus écologique. L’appréhension de ces enjeux est une condition indispensable pour garantir à notre pays une transition numérique à impact positif« .
Olivier Robillart