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L’écosystème du numérique en santé innove à City Healthcare

Le salon City Healthcare organisé à Nantes est l’occasion de réunir les professionnels du numérique en santé. Qu’il s’agisse de stimuler l’innovation, de besoins de fonds ou d’utilisation de technologies comme l’intelligence artificielle, l’écosystème se positionne dans une logique de santé populationnelle.

Faire progresser de concert la délivrance de soins et la numérisation du secteur de la santé. Le salon City Healthcare rassemble les professionnels du numérique afin d’aborder les innovations en cours dans le secteur et leurs cas d’usage. Le numérique en santé a développé des éléments rapprochant le patient du praticien. Dans ce cadre, les outils et services numériques se présentent comme des moyens de faciliter cette relation.

Dans l’optique de stimuler l’innovation, les professionnels présentent leurs stratégies d’intégration du numérique au sein de leurs structures. Des actions envisageables uniquement dans la mesure où l’ensemble de l’écosystème se mobilise. Isabelle Adenot, Présidente de l’ANS (Agence Nationale de Santé) et de City Healthcare, explique : « L’innovation est bel est bien présente dans le domaine de la santé mais il est à présent nécessaire de passer à l’échelle. Les industriels ont déjà des plans en place en la matière mais il faut désormais aller plus loin et véritablement accueillir l’innovation. »

Le salon City Healthcare rassemble les professionnels du numérique en santé. Numeum TechTalks
Le salon City Healthcare rassemble les professionnels du numérique en santé.

Des propos repris par Stéphane Tholander, Vice-Président Santé Numérique de France Biotech. Le responsable précise : « Aujourd’hui, il n’existe pas véritablement de modèles économiques pérennes pour l’ensemble des solutions destinées aux professionnels de santé. Il est nécessaire d’avoir des businesse model clairs car les industriels doivent investir lourdement au préalable et doivent donc obtenir des garanties. »

Une logique innovante

Là encore, tous les éléments convergent vers un même point. La manière dont les professionnels et le public utiliseront la santé inclura de plus en plus d’éléments numériques. Un mouvement majeur sous-tendu par le fait que la santé populationnelle préfigurera les organisations de demain. Ce paradigme signifie qu’une attention toute particulière sera portée sur la prévention des maladies. Etienne Le Maigat, directeur de l’offre de Soin à l’ARS Pays de la Loire, explique : « nous sommes engagés dans de nombreux projets innovants et d’accompagnement en particulier dans une logique de responsabilité populationnelle« .

Une logique innovante et réalisable à condition que ces acteurs puissent recevoir de fonds nombreux et conséquents provenant d’Europe. Les experts s’accordent sur la nécessité d’allouer une partie des fonds existants afin de les dédier à l’innovation.

​Une accélération numérique

Le financement de l’innovation représente, sans conteste, un nerf central. Le programme France 2030 a consenti à investir 730 millions dans une optique d’accélération du numérique en santé. Malgré ces subsides chacun s’accorde à considérer que le sujet des modèles économiques est central.

Parmi les innovations, l’Intelligence artificielle s’invite dans la santé, à l’hôpital et dans la médecine dite « de ville ». Les cas d’usages les plus fréquemment rencontrés se trouvent dans le domaine de l’imagerie médicale et la recherche clinique. Vient ensuite les secteurs de la gastroentérologie et de la pneumologie. Ainsi, les principaux cas d’usages sont l’aide au diagnostic, le suivi des patients, les études cliniques, la prévention, ainsi que la gestion des process et des flux.

Parmi les bénéfices régulièrement abordés par les professionnels, l’amélioration de la gestion administrative et de la qualité des soins figurent en bonne place. Les assistants virtuels pour la planification et la coordination des soins, la facilitation des recherches cliniques, l’optimisation des prescriptions à partir des données patient et la gestion des dossiers médicaux électroniques sont aussi des cas concrets.

Olivier Barets, Directeur Général Adjoint, Marketing stratégique, Communication et Partenariats pour La Poste Santé & Autonomie (ex-Maincare), membre de Numeum, explique : « Nous dressons le constat selon lequel des usages apparaissent sans forcement qu’elles soient accompagnées d’une utilisation éthique ou liées à la souveraineté des données. Pourtant, le traitement de la donnée nécessite d’être utilisé au moyen d’un élément souverain tel que Numspot, par exemple. Dès les premières conceptions de produits, nous avons porté une forte attention à la gestion éthique des données. Nous apportons également une garantie humaine que le produit a été testé et continuellement vérifié par un humain. »

Des usages concrets de l’IA

Dans le milieu hospitalier, plusieurs exemples d’utilisation de l’intelligence artificielle sont expérimentés. Qu’il s’agisse d’imagerie, de production de soins ou d’analyse de comptes-rendus, la technologie apporte beaucoup pour les praticiens. Antony Escudié, Ingénieur, Chef de projet Data, Innovation numérique & Interopérabilité CHU Angers, explique : « Avant tout projet lié à l’intelligence artificielle, il est important que les données soient structurées autour d’une base de données propre. Il est ensuite possible d’y adjoindre une certaine puissance de calcul. »

Le CHU utilise ainsi l’outil Gleamer aux urgences dans une optique d’aide au diagnostic du service. L’IA ajoute une surcouche pour le praticien qui lui permet de rater le moins d’éléments possibles sur un cas donné. Mais également d’en fluidifier le traitement. Autre solution, RapidAI permet de parfaire un diagnostic et de proposer un meilleur traitement des AVC. Et cela, dans des délais plus rapides. Enfin, dans le domaine des IA génératives, la technologie peut être utilisée pour générer des données dites synthétiques. Ces éléments peuvent alors entraîner d’autres intelligences artificielles ou des jumeaux numériques.

Olivier Robillart