Les experts constatent une baisse de la productivité du travail de certaines industries, en particulier manufacturières. Si les causes demeurent connues, à savoir la hausse du coût des matières premières et de l’énergie ou des difficultés d’approvisionnement, les solutions pour rendre les industries performantes existent.
Parmi les principaux leviers d’amélioration de la productivité des entreprises industrielles, le numérique figure en bonne place. Présentant des outils et des services transverses à même d’épauler ces secteurs d’activité sur toute la chaine de valeur industrielle. Selon un rapport de la Banque de France émis en 2023, environ 68 % des entreprises industrielles mettent ainsi en avant les investissements dans le numérique et l’informatique comme un moyen d’améliorer leur performance et leur croissance.

Force est pourtant de constater que la maturité numérique du secteur demeure inégale sur le territoire. Et ce, particulièrement en fonction de la typologie d’entreprises. A titre d’exemple, les ETI et PMI ne connaissent pas les mêmes taux de transformation numérique que les grands groupes. Un état de fait qui s’explique en partie par des besoins différents, des limitations budgétaires, un manque de compétences numériques en interne, un tissu industriel en chaine de sous-traitance complexe qui nécessite une flexibilité très importante pour répondre aux exigences de différents donneurs d’ordre ou bien encore des exigences réglementaires de sécurité des données industrielles très élevées.
Enfin, il n’est pas une mais plusieurs filières industrielles qui existent en France. L’approche transversale de l’industrie et de ses acteurs ajoute de la complexité à la multiplicité.
Le numérique : une véritable proposition de valeur pour les industries performantes
Face à ce défi, le numérique porte une véritable proposition de valeur. Les outils proposés représentent de formidables éléments pouvant répondre à des besoins précis tout au long de la chaine de valeur industrielle. Allant d’un meilleur suivi de la production et des matières premières, l’optimisation des machines, la sécurisation des opérations, l’amélioration de la relation clients, les cas d’usages sont variés. Il est également important de noter que la mise en place d’outils numériques ne nécessite pas systématiquement de ressources internes dédiées et permettent de faire gagner du temps aux équipes afin de concentrer les forces de travail sur des taches davantage stratégiques. L’idée est donc de comprendre et de faire communiquer sur ce que le numérique peut apporter en fonction des besoins identifiés.
Qu’il s’agisse de technologies clés comme l’IoT, le Big data, l’Intelligence artificielle, y compris générative, l’Edge computing, la cybersécurité, le jumeau numérique ou l’automatisation, chaque volet technologique représente un atout pour l’industrie. Toutefois, il ne s’agit pas de numériser pour numériser. Tout l’enjeu est d’identifier comment la technologie (et quelle technologie) répond à un besoin précis.
Structurer la proposition de valeur
Afin de structurer les propositions de valeur numérique, les entreprises peuvent répondre aux besoins des PME/ETI industrielles. Les adhérents de Numeum aident ainsi à identifier business cases, relais de croissance et autres leviers de développement potentiels. De nombreux professionnels peuvent donc apporter leur savoirs et leurs compétences.
Jean-Michel Pétolat, Directeur associé de Visionsoft, explique : “Le principal argument à mettre en valeur est le besoin de beaucoup, beaucoup, beaucoup de pédagogie. Il arrive régulièrement que les entreprises du numérique se cachent derrière des terminologies qui peuvent s’avérer creuses. Ce jargon n’aide personne et les entreprises industrielles ont, au contraire, besoin de choses très concrètes, qui leur parlent. L’idée est donc de démontrer la réelle valeur ajoutée d’un élément ou d’une technologie numérique. Cette tâche revient au consultant qui doit comprendre ces problématiques, expliquer quels sont les enjeux, les synthétiser et éventuellement proposer l’apport de nouvelles technologies de manière très progressive.”

Par cette méthode des petits pas ou des quick wins, il est possible de démontrer le bien fondé et la plus-value d’un outil numérique. Ces petites victoires atteignables sous deux à trois mois permettent alors de nouer une relation de confiance. Mais également de livrer ses premiers résultats tangibles. Et cela, grâce à des méthodes agiles et en totale compréhension avec les attentes de l’industriel. Côté éditeur ou ESN, une stratégie dite de Customer Success Management peut alors permettre d’assurer un suivi régulier des attentes. Mais aussi des besoins de l’industrie. Et ainsi d’assurer des revenus récurrents et une fidélisation accrue. Une dynamique progressive peut donc se mettre en place.
Cet article est extrait du livre blanc de Numeum « Industrialiser la performance » portant sur la numérisation des petites et moyennes industries. Le document est librement téléchargeable à cette adresse : « Industrialiser la performance » par Numeum.
Olivier Robillart