L’éditeur annonce le lancement d’un nouveau plan de développement et de croissance. Baptisé Catalyst 2023, il permet à Visiativ, et à son co-président Laurent Fiard, d’accompagner au plus près les entreprises dans leur transformation numérique.
Visiativ poursuit sa croissance en avançant sur quatre piliers majeurs à savoir le conseil, l’édition, l’intégration de l’infogérance et la création de plateformes. Le groupe basé à Lyon affiche un chiffre d’affaires de 203 millions d’euros (contre 50 en 2014), en progression sur la période 2019. Pour accompagner sa croissance, l’éditeur lance un nouveau plan de développement baptisé Catalyst 2023. Entretien avec son principal artisan, Laurent Fiard, co-président de Visiativ.
Alors que la transformation numérique demeure toujours prégnante pour les professionnels, quels sont vos nouveaux leviers de croissance ?
Pour comprendre le plan Catalyst 2023, il faut revenir à la genèse de notre activité. En 2014, Visiativ a connu une formidable accélération. Nos résultats reposaient alors encore beaucoup sur la vente de softwares édités par Dassault Systèmes ou de notre propre fabrication. Nous avons alors adressé un marché important, constitué en majorité de PME.
Le choix a ensuite été opéré de prendre un axe davantage numérique. Ce ne constitue pas une stratégie en soi mais nous avons été en mesure de mettre cet objectif au service de la croissance et de la compétitivité de l’entreprise. Cela a permis de recruter à la fois de nouveaux talents et d’accompagner les écosystèmes des entreprises clientes.
Visiativ entend désormais concentrer ses activités autour de quatre pôles d’activité. Le conseil en innovation (AGBI Consulting), la commercialisation de solutions réunies dans une place de marché (Moovapps Platform), l’accompagnement des entreprises vers le cloud (Visiativ Managed Services) et l’univers spécifique à Dassault Systèmes (Visiativ Solutions).
Visiativ accompagne la transformation numérique et le plan Catalyst nous permet de passer à l’action. Les relais de croissance sont nombreux car nous assistons à une véritable plateformisation de l’entreprise. Il lui faudra prochainement disposer d’une capacité à s’ouvrir à de nouveaux modèles économiques de services et de solutions.
Pour y parvenir, il faut être à la fois conseil sur les sujets tenants à l’existant mais aussi proposer à nos clients des contrats de transformation qui leur permettent de s’évaluer sur la durée. L’important était également de pouvoir industrialiser la méthodologie sur l’infrastructure car les clients ont besoin de visibilité en la matière en fonction de leurs installations (cloud hybride, multi-serveurs…). Nous disposons à l’heure actuelle de 18 000 clients que nous accompagnons. A Visiativ désormais de développer les synergies nécessaires concrétisées avec notre activité d’intégrateur et de développement de logiciels.
L’Industrie opère actuellement une transformation forte de ses activités. Dans quelle mesure Visiativ participe-t-elle à cette renaissance ?
Nous disposons d’une compétence historique dans l’industrie. Nombre de petites et moyennes industries se sont déplacées vers d’autres métiers. Dans le retail par exemple, le besoin de mettre en place des plateformes collaboratives est évident (process de réassort, E-commerce, BtoB…). Il en va de même pour les professions de services (expertise comptable), les métiers spécifiques du facilty management (gestion des immeubles, smart building…).
La technologie représente en soi une réelle opportunité pour se transformer. De nos jours, les dirigeants ont réellement compris l’intérêt d’évoluer et d’entreprendre l’étape suivante visant à se mettre en action. Les PME ont besoin de programmer en avance ces changements et de disposer de plans d’actions concrets.
L’idée est finalement relativement simple. A savoir la simplification des processus pour permettre de tirer les fruits du digital. Cela permet d’accélérer sa croissance et d’optimiser son excellence opérationnelle.
Comment faire en sorte que Visiativ devienne une entreprise durable ?
Nous parlons volontairement de business expérience dans l’optique d’augmenter notre excellence opérationnelle afin de gérer les process qualité, l’engagement collaborateur… A ce jour, notre croissance est à deux chiffres et 63% de ce chiffre d’affaires est récurrent. Le plan Catalyst 2023 a pour objectif d’agir comme un accélérateur de transformation. Cela signifie d’être à l’initiative des transformations de clients. L’objectif est donc de dégager un excédent brut d’exploitation (Ebitda) de 30 millions d’euros « à l’horizon 2023 ».
Nous nous trouvons donc dans une dynamique forte dans laquelle la démarche RSE s’inscrit. Être durable signifie mettre en avant la pérennité de l’entreprise. Cela implique également de porter notre attention sur le cycle de vie du produit. Il nous faut donc penser dès l’usage au reconditionnement d’un produit et l’inscrire dans une optique de préservation de l’environnement.
A ceci s’ajoute notre stratégie de développement à l’international. Nous réalisons plus de 50 millions d’euros hors de France. La croissance est majoritairement réalisée grâce à des opérations de croissance externe via le rachat d’intégrateurs à l’international pour servir de capital client au démarrage.
En quoi s’inscrire dans une démarche d’open innovation est important pour vous ?
Nous avons mis en place une plateforme d’accélération d’entreprises baptisé Moment Up. Cette spinoff de Visiativ va accélérer les éditeurs qui fournissent des applications pour les PME afin de rendre disponibles leurs outils au sein de moovaps. De même, certains clients disposent d’actifs immatériels conséquents lesquels adressent des besoins spécifiques à la base mais qui peuvent être déployés plus généralement.
Il s’agit donc d’une véritable open innovation pragmatique pour nous. Cela permet surtout de répondre à certains besoins du marché. La structure est ainsi à même de proposer des tickets de 50K ainsi qu’un service d’accompagnement. L’important est donc de mesurer les opportunités, les transformer en business grâce à notre écosystème. Momentup permet donc d’accompagner les éditeurs dans la dynamique moovaps et d’étendre l’écosystème applicatif.
L’idée n’est donc pas d’engager de nombreux fonds mais de préserver les entreprises et leurs activités. Actuellement, la dilution demeure un risque pour un entrepreneur. La mécanique que nous mettons en œuvre consiste à faire en sorte que les créateurs puissent ne pas être sortis et que les valeurs de l’entreprise soient conservées.
Je m’inquiète de voir de nombreuses start-ups terminer leur course au tribunal de commerce non pas parce que les projets sont mauvais. Mais parce qu’ils ne sont pas financés. Il est donc crucial d’accompagner les sociétés qui réalisent des croissances à deux chiffres mais il faut tout autant revisiter les entreprises qui disposent d’un socle solide et ne pas seulement mettre en lumière celles qui démarrent de rien depuis peu de temps.
Olivier Robillart