P-TECH permet aux professionnels d’accompagner des lycéens, de la 2nde (option professionnelle) jusqu’au BTS. Au cœur du programme d’accompagnement, IBM propose différents types d’actions de mentorat innovantes destinées à développer les compétences des élèves sur des métiers d’avenir et à encourager l’égalité des chances.
Chaque semaine, la rédaction de TechTalks propose un éclairage sur le programme P-TECH au travers d’interviews et de partages d’expériences d’entreprises partenaires. L’objectif est de mettre en lumière ces actions en faveur de l’emploi des jeunes étudiants et de leur formation. Numeum est ainsi la seule organisation professionnelle partenaire du programme aux côtés du ministère de l’Education nationale.
Aujourd’hui, la parole est donnée à Isabelle Biadatti, Corporate Social Responsibility Lead (CSR) au sein d’IBM.
Quel est le sens de l’engagement d’IBM au sein de P-TECH ?
Le modèle éducatif P-TECH a été lancé pour la première fois par IBM en 2011 aux Etats-Unis et a été adopté dans des dizaines de pays en collaboration avec des centaines d’entreprises et de lycées. Le programme s’est alors adapté au système éducatif des différents pays pour s’implanter durablement. Le corpus central est conservé, tout comme les tenants et les aboutissants du dispositif.
En France, l’initiative placée sous la direction du Ministère de l’Education nationale, a été adaptée à filière professionnelle pour développer un parcours intégré de la seconde jusqu’au BTS. Ainsi, au sein d’une même académie, un partenariat est noué entre des lycées et des entreprises afin d’accompagner les élèves.
P-TECH est véritablement un dispositif unique et complet qui va permettre d’aider les jeunes à développer leurs compétences professionnelles pour qu’ils soient employables à la fin de leur cursus. Pour leur part, les entreprises partenaires vont les aider à renforcer les compétences métiers dans leur parcours, mais également ce que l’on appelle les « soft skills ».
Cette relation multipartite est basée sur un principe de co-construction. Une entreprise dite principale fournit une ressource interne (un agent de liaison), lequel devra être en présentiel une partie de son temps au lycée. Il dispose même d’un espace de travail dans l’enceinte de l’établissement. L’agent va alors co-construire, via des comités opérationnels, les contributions des entreprises avec le responsable académique, le responsable d’établissement, les professeurs et les coordinateurs des entreprises.
Ensemble, ils vont revoir la progression pédagogique et développer différentes formes de contributions innovantes classées en 3 catégories dans notre modèle P-TECH. Dès la classe de seconde, les entreprises proposent du mentorat de projet avec des interventions sur des sujets techniques ou sur les soft-skills qui est renforcé à partir de la première avec des ateliers. En première, on intègre également du mentorat de carrière, avec un mentor pour chaque élève ou par petits groupes pour développer la confiance en soi et du mentorat en immersion pour la découverte concrète du monde professionnel. Le dispositif est également appuyé par une plateforme de contenus IBM SkillsBuild offrant des parcours d’apprentissage gratuits et des certifications par badge.
Quel est le message porté par le dispositif ?
P-TECH est le seul dispositif qui permet à une entreprise d’être partie prenante avec l’équipe pédagogique pour proposer des contributions en lien avec ses métiers pour favoriser l’insertion professionnels des jeunes Les résultats étant très positifs, le ministre de l’Éducation nationale a annoncé fin 2021 vouloir étendre le programme et souhaiterait voir la création de 100 nouveaux P-TECH en France. A savoir, qu’IBM France à lancé 3 dispositifs P-TECH depuis 2019 en tant qu’entreprise principale dans des lycées à Douai, la Garenne-Colombes et à Montpellier.
Un échange riche et permanent est favorisé afin d’assurer une certaine homogénéité des contributions sur tous les dispositifs P-TECH. En effet, les agents de liaison des différents entreprises principales se réunissent au sein d’un réseau pour favoriser les partages d’expérience et de pratiques avec le support du ministère de l’éducation nationale.
La recherche de nouvelles entreprises partenaires permettra de soutenir l’ambition de développement du programme P-TECH qui n’est pas réservé au secteur du numérique car il est transposable à tous types de filières et métiers. Je pense à des secteurs dans lesquels la transformation numérique est en cours, sinon déjà bien avancée, comme l’automobile, la plasturgie ou le retail.
Les premiers retours sont-ils positifs ?
Les premiers retours proviennent principalement des chefs d’établissements, des professeurs, des mentors et des élèves eux-mêmes et sont très positifs. Nous constatons ainsi une motivation profonde des lycéens qui se sentent considérés par le dispositif de mentorat. Ils prennent ainsi conscience que la diversité des contributions professionnelles définies spécifiquement pour eux peut avoir un réel impact sur leur réussite et intégration professionnelle. Quant aux mentors des entreprises, on constate qu’ils souhaitent poursuivre leur engagement dans la durée et participer à plus d’activités.
P-TECH leur permet de se projeter dans l’avenir et d’avoir une vision de ce que pourrait être leur parcours professionnel. Cela donne un sens concret à l’apprentissage scolaire.
Dans la tendance du secteur numérique, nous comptons encore trop peu d’élèves féminines sur nos 3 projets P-TECH. Pour commencer à inverser la vapeur, nous avons réuni toutes les filles au sein d’un réseau des « femmes P-TECH » pour leur permettre d’échanger entre elles, de se soutenir et nous avons organisé des témoignages et des retours d’expériences de femmes rôle-modèle en poste en entreprise. Nous comptons voir ce réseau s’élargir tous les ans et renforcer l’attractivité.
Numeum est donc à la recherche d’entreprises partenaires susceptibles de s’engager dans le programme P-TECH. Pour tout contact chez Numeum : Eloïse Lehujeur, Chargée de mission Education et EdTech.
Olivier Robillart