L’intelligence artificielle permet de créer de la valeur dans l’ensemble des secteurs qu’elle touche. Un constat que dresse l’éditeur Gfi Informatique au travers de deux tables rondes sur le sujet et de la publication d’un livre blanc sur l’IA.
Source d’innovations fortes, catalyseur de transformations et d’évolutions pour les entreprises, l’intelligence artificielle représente sans conteste un foyer de développement pour les éditeurs. Un constat que partage Gfi Informatique, éditeur de référence en matière de services informatiques et de logiciels à forte valeur ajoutée. L’IA peut ainsi véritablement libérer de la valeur et constituer en soi un levier de croissance forte.
Dans ce cadre, la société annonce la publication de son premier Livre Blanc sur le sujet. Une remise de ce dernier a été organisée autour de deux tables rondes. Elles rassemblent experts de la prospective, dirigeants et chercheurs. Un événement au cours duquel ont été abordé la proposition de valeur qu’offre l’IA ainsi que les perspectives de développement européen de cette dernière.
Vincent Rouaix, PDG du Groupe Gfi Informatique, explique : « La conduite du changement chez nos clients est un sujet important. Être plus efficient, plus performant pour mettre à bas les fantasmes et les peurs de l’IA est devenu primordial. L’idée étant également d’associer les collaborateurs dans cette démarche. Nous sommes résolument dans une démarche d’innovation et Gfi Informatique se devait de se mobiliser et de travailler avec ses clients et partenaires afin d’améliorer leur productivité. L’optique est d’apporter des solutions opérationnelles permettant de véritablement nous porter vers le futur ».
L’Intelligence artificielle constitue en effet une source de mutations profondes au sein des entreprises. C’est pourquoi la technologie doit s’accompagner d’une proposition de valeur forte. Un constat que partage Jean-Francois Gaudy, exécutive VP, Chief Innovation Officer et Chief Digital Officer de Gfi Informatique : « Plus aucun secteur ne doit rester indifférent face à l’IA. Elle constitue un moteur aujourd’hui évident d’accélération du digital. Les usages fourmillent dans tous les secteurs. Nous constatons l’émergence de nombreux développements utilisant l’intelligence artificielle pour réadresser des irritants rencontrés dans de nombreuses industries ».
Répondre à ces « irritants » au moyen de la technologie permet donc de créer des accélérateurs de croissance nouveaux. A condition pour les entreprises de posséder d’importantes données de qualité. « Être assis sur un tas d’or ne suffit pas, encore faut-il que les données soient utilisables », précise-t-il. Capter la data et être en mesure de l’utiliser à bon escient constituent donc les deux faces d’une même pièce.
Mieux connaître le client
L’intelligence artificielle constitue donc un argument de taille pour qui souhaite développer des avantages comparatifs au regard de la concurrence. Bernard Georges, Responsable de la prospective stratégique à la Société Générale explique : « Les systèmes d’IA permettent d’améliorer la connaissance de client, de travailler plus facilement sur les modèles d’évaluation du risque. De nombreux effets de corrélation et des outils de data analytics fournissent des éléments de compréhension ».
Dès lors, il convient de déterminer la manière selon laquelle l’IA sera implémentée au cœur d’une entreprise. David Schwarz, Senior VP new digital activities and global e-commerce, et vice-président de la FEVAD indique : « L’intelligence artificielle permet in fine d’être plus efficace et plus fiable. Il s’agit d’une posture défensive. Il est aussi possible d’être davantage offensif, c’est-à-dire de faire preuve d’innovation forte ». Un choix s’opérant alors même que les personnes et les dirigeants au sein des entreprises doivent faire preuve de flexibilité pour s’adapter aux évolutions permanentes qu’impose la technologie.
Eric Haddad, Managing Director chez Google Cloud France, ajoute : « Toutes les générations futures devront savoir développer et coder leurs propres outils. A terme, l’IA et le codage vont s’insérer dans les métiers et chacun pourra les utiliser. Il est important de ramener le sujet à quelque chose de pratique. C’est pourquoi il faut définir une charte pour que les entreprises soient exemplaires pour bencher les projets et empêcher tout problème d’ordre moral ».
L’intelligence artificielle, moteur des entreprises, est donc en prise directe avec l’évolution de la société. Un constat d’autant plus évident que le développement de la technologie doit s’accompagner d’une véritable éthique et de considérations morales.
Vers une IA éthique et européenne ?
A ce développement fort s’accompagne donc une prise en compte des conséquences sociétales qu’impose l’IA. Une obligation comprise et endossée par les professionnels. Bernard Georges, Responsable de la prospective stratégique à la Société Générale explique : « Nous sommes responsables de ce qui nous est confié devant les générations futures. L’éthique ne peut se concevoir qu’à travers un dialogue raisonnable car elle renvoie à notre humanité. Dans ce cadre, le droit relatif à l’IA est alors énoncé par une autorité légitimée et non forcément légitime. Le droit incorpore des pans entiers de la morale et de l’éthique mais ne doit pas se substituer aux deux autres ».
Une vision prospective se développe donc autour d’une vision éthique de la technologie. Laurence Devillers, Professeur en IA & éthique à l’Université de la Sorbonne et au CNRS, indique : « Le Hub France IA permet de développer les systèmes de demain qui soient respectueux de l’humain. Cela permet d’embarquer les usagers au sein de nouvelles pratiques qui s’adaptent aux hommes. Il est urgent que chaque professionnel se rende compte de cela. C’est un enjeu de solidarité mais aussi d’inclusion ».
Un numérique souverain ?
A ce développement s’ajoute l’importance de développer un cadre élargi à l’Europe. Michel Paulin, PDG d’OVHCloud ajoute : « Nous posons la question de l’IA à l’échelle européenne. Cette technologie est liée aux données et au régime juridique qui leur est lié. Le sujet de la souveraineté numérique revient à comprendre la problématique de la liberté du choix. A ce jour, il demeure important de développer un écosystème européen et de favoriser les acteurs de l’IA. Il faut mettre en avant les start-ups et des scale-ups du secteur ».
Un constat fort à l’heure où les pépites en IA existent bel et bien en Europe. Ces dernières permettent de développer des alternatives fortes. A condition que l’ensemble des acteurs économiques et en particulier la puissance publique leur fasse confiance. Tout comme l’éthique ou le développement économique, l’intelligence artificielle emporte donc une dimension politique à ne pas négliger.
A noter que TECH IN France organise de nombreux événements, webinars et groupe de travail autour de l’intelligence artificielle. L’organisme répond aux problématiques des professionnels sur le développement de cette technologie.
Olivier Robillart