il y a 2 semaines -  - 4 minutes

Françoise Farag, Numeum, partenaire de Make.org : « l’intelligence artificielle doit servir à une meilleure inclusion »

Comment l’IA peut favoriser la diversité et l’inclusion dans le monde du travail ? Pour répondre à cette thématique, Numeum est partenaire avec Make.org de la Grande Cause Diversité et Inclusion. Explications avec Françoise Farag, Présidente de la commission inclusion de Numeum.

L’organisme Make.org a créé une coalition d’acteurs autour de la Grande Cause Diversité et Inclusion. Numeum est partenaire de ce programme sur 3 ans, avec l’objectif à des actions très concrètes, en particulier autour de l’intelligence artificielle.

Quel est l’objectif à atteindre pour Numeum en étant partenaire du réseau de la Grande Cause Diversité et Inclusion avec Make.org ?

Françoise Farag : L’objectif central est de travailler ensemble autour d’une action/projet sur le thème de l’IA et de la diversité et de l’inclusion. Nous estimons que Numeum a un rôle central à jouer en termes d’inclusion et diversité dans le monde du travail. Notre organisation représente 2 500 entreprises, 85 % du chiffre du secteur. Nous sommes une voix qui rassemble et qui peut porter des sujets forts.

santé Numeum Techtalks Roman Kraft via Unsplash e-santé Make.org

Je suis d’ores-et-déjà ravie des contributions que nous allons produire et porter prochainement. Nous sentons une véritable interaction chez nos adhérents autour de ces sujets. Pour nombre d’entre eux, des solutions peuvent être apportées, en particulier d’un point de vue pragmatique. Certaines choses peuvent être mises en place facilement dans n’importe quelle taille d’entreprise (TPE, PME ou grande entreprise). Le sujet n’est donc pas connexe, ou uniquement lié à la RSE, mais touche la performance de l’entreprise.

En quoi les technologies peuvent-elles favoriser l’inclusion et la diversité ?

Françoise Farag : Beaucoup parlent du fait que l’intelligence artificielle ou d’autres technologies peuvent faciliter l’inclusion. Cela se vérifie totalement dans certains domaines comme le handicap, par exemple. La technologie permet de faciliter l’accès à l’information, d’autres peuvent aider les personnes qui ont un handicap moteur. La thématique doit être discutée plus en profondeur avec nos adhérents car il y a un fort travail d’évangélisation sur le sujet.

La technologie peut certes faire du bien avec mais aussi du mal. Certains biais existent déjà et nous ne souhaitons pas en ajouter. En matière de recrutement par exemple, l’IA ne doit pas défavoriser les personnes handicapées. La technologie doit donc être maitrisée pour ne pas reproduire ou accentuer certains biais. En somme, l’intelligence artificielle va être dépendante de ce que l’on va lui faire apprendre.

Numeum, et grâce à notre Tour de France de l’IA réalisé avec le Medef, dispose d’une véritable volonté de s’inscrire dans la durée dans ce domaine. Notre rôle est de contribuer à ce que nos adhérents aient une bonne vision des bénéfices de l’IA. De les optimiser et de les apprivoiser. En somme, il faut voir l’IA comme un super assistant qui va assister le travail. Les usages sont déjà là, mais un humain est toujours présent pour faire la part des choses. La technologie est apprenante.

Comment créer des systèmes qui reconnaissent et respectent la diversité des utilisateurs ?

Françoise Farag : Cet objectif est tout à fait atteignable en ayant soi-même des personnes diverses et inclusives dans son entreprise. On obtient ce que l’on crée. Avec Make.org, nous savons qu’il fait rester vigilants sur ces sujets. Certains biais sont naturels et il est important de les identifier pour ne pas les reproduire. Il faut donc prendre en considération la diversité en interne et aller chercher d’autres profils.

Dans quelle mesure la formation des utilisateurs et des ingénieurs/innovateurs/créateurs de technologies joue un rôle important dans cette cause ?

Françoise Farag : Il est important d’inclure dans les cursus de formation davantage d’heures d’enseignement sur le thème de l’inclusion. A partir de juin prochain, la France va retranscrire les directives européennes sur l’accessibilité. A ce jour, trop peu de professionnels sont formés sur l’accessibilité. Il s’agit donc d’un cercle qui tourne en rond. Cela passe donc par l’éducation mais les enseignants doivent être formés sur les sujet. Ce n’est pas encore un cercle vertueux. En somme, la technologie doit permettre de ne pas passer à coté de très bons profils.

Photo de Gerard Siderius sur Unsplash intelligence artificielle générative Numeum TechTalks

Quels sont les prochains jalons sur lesquels Numeum, avec Make.org s’engage ?

Réponse : Plus d’une dizaine de contribution ont été produites, en partenariat avec Make.org. Nous mettons, par exemple en avant le fait qu’il faut changer de regard et intégrer la diversité et l’inclusion comme un enjeu business et un sujet de performance. L’idée est de faire en sorte que la diversité et l’inclusion soient portées au niveau des directions d’entreprises

Nous allons désormais suivre le calendrier de Make.org en enrichissant nos contributions sur le sujet. Le regard des entreprises de la tech permettent d’apporter des visions nouvelles sur le sujet. Il doit être pris en compte par les gouvernements dans le cadre du maintien de la démocratie car il s’agit de prendre en compte l’ensemble de la population.

Une consultation nationale est ouverte à tous pour exprimer ses priorités pour favoriser la diversité et l’inclusion dans le monde du travail.

Participez dès maintenant :  https://make.org/FR/consultation/diversite-inclusion/selection?lang=fr&introCard=false&utm_source=numeum&utm_medium=communication&utm_campaign=diversiteinclusion

Olivier Robillart