Pour sa 5ème édition, l’organisation représentative des entreprises du numérique remet ses trophées ESN & ICT Numeum 2022. Pas moins de 5 prix sont remis aux entreprises les plus performantes du secteur.
Organisé par Numeum et KPMG, les trophées ESN & ICT Numeum 2022 mettent en lumière plusieurs pépites de l’écosystème numérique. Les catégories prises en compte couvrent les stratégies de croissance, la gestion des Talents. Mais également les initiatives RSE et d’Innovation. Plus de 200 experts et professionnels du secteur se sont ainsi réunis.
Cet événement met en avant les entreprises de services du numérique (ESN) et d’ingénierie et de conseil en technologies (ICT) qui poursuivent leur développement. Pour cette 5ème édition du rendez-vous des ESN & ICT, les résultats de l’étude Grand Angle et le classement 2022 des ESN & ICT ont été dévoilés.
Hubert Giraud, Président du Collège ESN chez Numeum, explique : « Numeum est représentatif de l’ensemble de l’écosystème. Et cela, qu’il s’agisse d’ICT, d’ESN ou d’éditeurs de logiciels. Cette 5ème édition de remise des trophées ESN & ICT Numeum 2022 met en valeur nos entreprises au travers de nombreux volets majeurs de leurs activités. Cette année est véritablement extraordinaire au regard des résultats et réussites de nos adhérents. »
De son côté, Jean-Pierre Valensi, Associé, Responsable Capital Markets Advisory chez KPMG France, précise : « Parmi les 4 tendances majeures présentées cette année, la gestion des talents est un point capital sur lequel nous avons noté de nombreuses innovations. A propos d’innovation et de R&D, nous notons un volontarisme important de la part des entreprises et une véritable confiance émise par l’écosystème. »
Une forte croissance et un optimisme certain
Dans la catégorie stratégie de croissance, les ESN et ICT ont quelque part « effacé » les conséquences de la récente crise sanitaire. L’étude « Grand Angle » conduite par KPMG indique qu’en moyenne, les entreprises ont enregistré 12% de croissance en 2021 (27% pour les PME). De même, certains secteurs d’activité comme les services financiers, l’énergie et l’industrie ont particulièrement performé. Parmi les domaines les plus dynamiques, on retrouve le cloud, la cybersécurité, les conseils et services à haute valeur ajoutée. « Le premier semestre 2022 a été très bon, et nous mesurons les objectifs de croissance à 3 ans qui ont été relevé. Ainsi, 95% des entreprises sont confiants pour atteindre leurs objectifs à 3 ans, » précise le rapport.
Jonathan Amar, Co-Président du Collège ESN chez Numeum explique : « Dans leur grande majorité, les ESN et ICT se développent via de la croissance organique. Pour sa part, l’expansion externe permet de renforcer et d’accompagner ce développement de l’entreprise, même si ce volet n’est pas majoritaire. En situation de pénurie de talents, la croissance prend donc plusieurs formes. Pour encourager cette croissance organique, nos entreprises ont d’ores-et-déjà opéré des changements organisationnels en se concentrant sur leurs offres, sur une verticalisation de celles-ci ou bien encore au moyen de solutions ultra spécialisées. Cela leur permet d’étendre leur gamme de service et d’établir des offres plus sophistiquées tout en renforçant l’offre de valeur. »
De son côté, la croissance externe permet de pallier le manque de ressources, de se diversifier d’un point de vue géographique et de s’implanter sur l’ensemble du territoire. A terme, l’ensemble du secteur table sur un objectif de croissance à 2 chiffres. C’est ainsi dans ce cadre que Numeum remet le trophée de l’ESN & ICT Numeum 2022 dans la catégorie « stratégie de croissance » à l’entreprise Astek.
Julien Gavaldon, Président du Directoire et CEO du groupe Astek explique : « nous avons prévu de réaliser pas moins de 4 rachats cette année. Notre chiffre d’affaires escompté est de 500 millions d’euros en 2022 (contre 350 millions auparavant). Nous réalisons donc nos objectifs avec deux années d’avance sur nos plans et nous sommes sur une tendance de croissance organique de l’ordre de 20 à 22 % cette année car le marché est actuellement très porteur. »
ESN & ICT Numeum 2022 : lutter contre la pénurie des talents
Afin de lutter contre la pénurie de talents les ESN et ICT établissent des plans de recrutement a 3 ans. Ces derniers sont indexés sur leurs résultats de croissance. Les chiffres présentés par KMPG indiquent que 15 % des entreprises du secteur font appel à de cabinets de recrutement. De même, elles tentent d’améliorer l’approfondissement technique des compétences internes. Et ce, alors même que les méthodologies de collaboration en projet sont devenues les plus importantes.
Quant à la question de la fidélisation des collaborateurs, les experts recommandent la réalisation de teams buildings, de conduire des politiques RSE et de mener une stratégie d’augmentation des salaires. Ainsi, recrutement, formation et fidélisation doivent constituer les 3 axes majeurs de ce combat permanent.
Charles Mauclair, Président du Bureau ICT de Numeum, explique : « Actuellement, nous comptons 29 % de femmes au sein des entreprises du numérique. Le secteur conduit de nombreux efforts pour se féminiser. Nous constatons de nombreuses tendances fortes dans ce domaine. Je pense aux initiatives de reconversion de salariés ou à la mise en place de parcours enrichissants pour tous. Les entreprises œuvrent également pour l’individualisation des processus de recrutement ».
Il ajoute : « Ce sont désormais les futures recrues qui demandent à rencontrer des responsables de certains projets en particulier et non plus l’inverse. Chaque développe à présent sa propre expérience de recrutement. Les équipes peuvent aussi choisir plus facilement le télétravail ou non, et disposer de davantage de flexibilité. Enfin, la grande tendance est résolument à davantage de transparence à propos de ce qu’il est possible de faire au sein des ESN et ICT. Je pense notamment au choix de sa formation. Ou bien encore à la possibilité d’aller plus loin dans le développement de ses propres compétences. »
Dans cette optique, Numeum remet le trophée « Gestion des talents » à l’entreprise Clever Age. Frédéric Bon, Président et fondateur de Clever Age, explique : « Le nerf de la guerre est de disposer de collaborateurs de talents au sein de chaque entreprise. C’est une revanche du temps long sur le temps court. Car la gestion des talents prends du temps, mais cela est généralement rendu au centuple. L’actionnariat salarié s’avère ainsi très important. Car le fait de transmettre une entité à ses propres collaborateurs revêt un enjeu de souveraineté nationale. Car cela permet de rendre pérenne une entreprise à travers le temps. Il serait bénéfique pour tous que la transmission des entreprises vers ses propres collaborateurs se fasse de plus en plus fréquemment. Pour ce faire, il est donc important de projeter les collaborateurs dans la durée. »
RSE et ESG : pour un impact positif
L’ensemble des professionnels présents lors de cette remise de trophées ESN & ICT Numeum 2022 s’accordent à penser que le numérique constitue l’une des réponses les plus puissantes face aux enjeux environnementaux. Ainsi, plus de la moitié des acteurs interrogés ont défini une raison d’être sur le sujet. Il s’agit là d’une étape importante avant de s’engager, par exemple, sous la forme d’une entreprise à mission.
Soumia Malinbaum, Présidente de la commission Emploi et Formation de Numeum, explique : « Les collaborateurs et collaboratrices représentent notre première ressource. Et cela, dans un marché dans lequel la pénurie est devenue structurelle. Par le passé, de nombreuses injonctions réglementaires et légales sont survenues, y compris sur les pilier sociaux, sociétaux et environnementaux. Il s’agit à présent d’un enjeu en termes d’image et de réputation lié à de fortes contraintes financières ».
Elle ajoute : « L’enjeu est aussi économique dans la mesure où la RSE s’avère être un levier business conséquent via une approche bottom-up. Le changement est présent dans le sens où les entreprises sont à présent assignées à réaliser cette démarche. Cette dernière doit ainsi provenir d’une aspiration profonde du dirigeant. Numeum a lancé des programmas liés au numérique responsable. Mais également crée un commission inclusion laquelle aborde les problématiques d’ouverture à la diversité pour ouvrir son vivier de diversité. Nous accompagnons ainsi des décrocheurs. Car il s’agit d’un enjeu relatif au sens même du travail et au bien-être des collaborateurs. »
Autre pan de cette démarche, le volet environnemental présente également des enjeux capitaux. Véronique Torner, Présidente du programme Numérique Responsable et en charge de l’initiative Planet Tech’Care, explique : « nous avons présenté au Gouvernement une liste d’entreprises qui luttent en faveur de la sobriété énergétique. Leurs solutions seront valorisées au travers de l’annuaire de Planet Tech’Care. Il s’agit d’un enjeu majeur pour toutes les entreprises. »
Le lauréat de la catégorie est Econocom. Véronique di Benedetto, Vice-présidente de l’entreprise, en charge de la RSE, précise : « La RSE doit faire partie intégrante du business des ESN et des ICT en réduisant, par exemple l’empreinte du numérique. Nous constatons ainsi en interne une réduction de cette consommation de l’ordre de 10 à 15 % par an. Nous avons également noté une accélération dans le reconditionnement des anciens appareils. »
Des propos repris par Hélène Lory-Delambre, Directrice exécutive en charge du développement stratégique d’Econocom. « La RSE et le business sont intimement liés. Et cela, au travers d’une culture de l’engagement environnemental et social qui est toujours resté au cœur de notre activité. Il s’agit désormais de proposer des idées nouvelles et d’innover sur le sujet. Dans l’optique de réduire l’empreinte carbone, nous avons su qu’il fallait accompagner nos clients sur leur réduction de l’empreinte du numérique sur l’environnement. La clé réside donc dans le fait d’écouter ses collaborateurs, » explique-t-elle.
ESN & ICT Numeum 2022 : l’innovation au centre
Dans la mesure où l’innovation demeure la pierre angulaire de la croissance de chaque entreprise, ces dernières indiquent, en moyenne avoir investi 7 % de leur chiffre d’affaires dans le domaine. Il s’agit donc d’un volet clé pour chaque société car l’innovation n’est pas un luxe mais bien une nécessité. Dans ce cadre, l’innovation est la plus présente dans le domaine du conseil en transformation numérique. La cybersécurité et arrive également en bonne place.
En matière d’innovation, le lauréat est ainsi Business at Work. L’ESN accompagne les fonctions supports des entreprises dans leur transformation numérique. Son CEO, Frédéric Garnier, explique : « Il n’est désormais plus possible de proposer une innovation technologique sans qu’interviennent nos prestataires de service. Notre métier est bel et bien de s’emparer de la technologie des grands acteurs pour la rendre accessible. Nos clients nous forcent à innover car ils s’interrogent et nous interrogent. En somme, l’innovation représente la valeur d’usage de la technologie. »
Le « coup de cœur » de Numeum
Enfin, l’organisation représentative des entreprises du numérique a remis un dernier trophée destinée à récompenser une entreprise « coup de cœur ». Un prix remis à la société SII. Maud Lorant, directrice du recrutement et de l’expérience salarié, explique : « nous cherchons à développer un monde numérique durable. C’est pourquoi nous avons redistribué la totalité de nos bénéfices à nos salariés. Nous participons aussi au défi de la décarbonation de nos clients et avons lancé notre fondation d’entreprise. »
Des propos soulignés par Hubert Giraud, Président du Collège ESN de Numeum. Il précise : « Depuis plusieurs années désormais, le numérique est devenu roi. Il est au cœur de tout, faisant des entreprises des acteurs centraux de cet environnement. A présent, le numérique est donc au cœur de l’Economie, mais également de la société. Je constate donc que de nombreuses entreprises réalisent un travail extraordinaire sur les 5 volets présentés. De même, de nouveaux sujets doivent être attaqués. Je pense notamment à l’Education nationale qui doit fournir les milliers d’ingénieurs dont nous avons besoin. Un travail colossal doit donc encore être conduit. »
Olivier Robillart