Certains éditeurs innovants étaient bel et bien présents dans les travées du salon Vivatech. Occasion de rencontrer l’une de pépites du secteur et membre du FT 120. Eric Leblanc, vice-président des ventes internationales de Scality, nous dévoile l’ambition et la stratégie du groupe.
Lors du dernier salon Vivatech, certains éditeurs comme Dassault Systèmes, Salesforce ou encore Beekast ont fait le déplacement Porte de Versailles. Parmi les incontournables, nous avons rencontré Scality, éditeur spécialisé dans le stockage objet. Interview d’Eric Leblanc, vice-président des ventes internationales de la société.
Scality poursuit sa croissance forte malgré les circonstances récentes. Quels sont les facteurs clés de succès ?
Nous avons connu en 2020 une croissance de nos revenus de l’ordre de 30%. Ces très bons résultats arrivent à points nommés car ils sont en ligne avec nos objectifs. Le stockage objet s’est révélé critique lors de la récente crise sanitaire. Qu’il s’agisse d’entreprises publiques ou privées, chacune nous a fait part de leur besoin de stocker leurs données clients. Nous nous sommes ainsi focalisés sur leur besoin et sur la sécurisation nécessaire de leurs installations. De même, la crise n’a pas d’impact en termes de business sur notre activité au jour le jour.
Scality renforce fortement sa stratégie autour de l’international. A ce jour, nous réalisons pas moins de 55% de notre chiffre d’affaires en Europe. Ce qui représente un travail important conduit par les équipes actuelles et passées. Nous nous portons désormais plus en amont vers d’autres destinations à l’international comme Dubaï, l’Australie ou bien encore Singapour. Dans certaines de ces destinations, nous disposons d’équipes locales, plus à même de comprendre le marché sur place. Le souhait est enfin de miser sur une stratégie channel offensive. Nous réalisons à ce titre de bonnes opérations avec de grands intégrateurs mondiaux.
Quels sont vos leviers de croissance ?
De par leur expérience, les équipes de Scality dressent un constat qui peut apparaître surprenant pour certains. L’apport du cloud public est indéniable pour aller vite et permettre à une entreprise de développer sa croissance. Mais lorsqu’elle arrive à un stade de maturité certain, elle va développer un intérêt autour de l’hébergement dans ses propres installations. Il s’agit d’une prise de recul sur ce qui lui est non seulement nécessaire, mais également sur ce qui lui revient le moins cher.
Nous assistons à un retour en force du « on-Premise » dans la mesure où il permet aux clients de diviser leurs coûts de manière drastique. Des grands comptes bancaires ou dans le secteur du retail ne s’y trompent pas et adoptent nos technologies. Il s’agit donc d’un véritable levier qui se marie parfaitement avec les logiques de cloud hybride notamment.
Scality est une entreprise française. Et nous revendiquons cette appartenance nationale en portant haut le langage sur la souveraineté numérique. Nos équipes développent la conviction selon laquelle l’un des moyens les plus certains d’obtenir une sécurité optimale est de disposer d’une technologie totalement européenne. Il s’agit donc de bâtir un service souverain. Ce type de message fonctionne bien auprès de nos homologues européens. Il représente également en cela un des moteurs de notre croissance.
Quel est le driver technologique de Scality ?
La tendance actuelle pousse fortement en direction de l’Edge computing. Il n’est plus envisageable de disposer de toutes les données en un seul endroit. Il faut pouvoir les rapprocher des clients. Alors que ces dernières sont de plus en plus massives, il est important de les rendre disponible au plus près de l’utilisateur. Notre offre, baptisée Artesca commence à intéresser le mid-market, en plus de nos clients habituels.
Cette dernière est en mesure de communiquer avec un datacenter ou avec un cloud. Nous allons pouvoir mettre en place des mécanismes de réplication pour éviter toute perte de données. Il suffira pour cela d’implémenter de nouvelles règles. Pour ce faire, nous accompagnons nos clients au jour le jour. Qu’ils soient en France ou en Europe.
L’Europe doit-elle être plus puissante en matière de numérique ?
Il est important qu’il existe davantage de géants en Europe. Je dirai même qu’il faut créer des géants en Europe. Récemment, les messages de Thierry Breton ou d’Emmanuel Macron se sont succédés sur ce sujet. Il demeure crucial qu’une réelle volonté émerge de ne plus subir certains acteurs. Il convient donc d’aider à faire naître et développer l’écosystème. C’est un enjeu de fond à la fois business mais qui touche également à l’Europe entière. C’est pourquoi nous estimons que l’Europe représente une véritable opportunité dans la mesure où nous sommes le seul acteur majeur dans notre domaine à ce même échelon.
Olivier Robillart