Jusqu’à présent les entreprises concentraient leurs efforts d’optimisation sur les chaînes d’approvisionnement classiques. Face au contexte actuel, force est de constater qu’elles n’étaient pas préparées à une crise du Covid-19 de cette ampleur.
Tension sur les matières premières, fermeture des frontières, confinement et limitation de la production… Pour de nombreuses entreprises, le contexte de la pandémie était tout simplement inimaginable. Celles-ci ont cependant rapidement pris conscience de ces défis et ont été nombreuses à réorganiser intégralement leurs chaînes d’approvisionnement. Une dynamique qui à mes yeux repose sur cinq critères : créer de la transparence, améliorer les liens avec les fournisseurs, optimiser la chaîne d’approvisionnement. Mais également diversifier les fournisseurs pour gagner en agilité, et suivre en permanence les risques éventuels.
À tout moment, une entreprise doit savoir avec quels fournisseurs elle travaille sur un projet donné. Elle doit être en mesure de les visualiser de manière immédiate. Cela s’applique tout particulièrement aux fournisseurs de rang 2 et 3, dont l’importance est bien trop négligée à nos yeux. C’est justement en temps de crise que la situation devient rapidement problématique. La disparition de plusieurs partenaires d’une même région peut rapidement entraîner des problèmes d’approvisionnement. Par conséquent, une entreprise, même de grande envergure, peut rencontrer des difficultés économiques. La crise du Covid-19 l’illustre très nettement. En Chine, des zones tout entières, consacrées à la high-tech, ont dû interrompre leur activité. Se traduisant par des blocages de production et un allongement considérable des délais de livraison pour les clients.
Améliorer la coopération avec les fournisseurs pour lutter contre le Covid-19
Les entreprises ont tout à gagner à collaborer plus étroitement avec leurs fournisseurs. Cela permet de planifier les commandes, établir des prévisions et suivre les inventaires. Plus le dialogue est structuré et organisé et plus les fournisseurs pourront prévoir efficacement les demandes clients et ainsi mieux gérer leurs propres stocks de produits et sous-traitants. Ils seront à même d’informer plus tôt leurs mandataires d’éventuels problèmes de livraison.
Favoriser une meilleure collaboration au sein de la chaîne d’approvisionnement
Il faut en prendre acte, une utilisation pertinente des données disponibles améliore la transparence à chaque étape de la chaîne d’approvisionnement. Car toutes les parties concernées peuvent exploiter ces données pour optimiser leurs processus de travail. Ainsi, les entreprises peuvent évaluer leurs fournisseurs et mieux estimer les risques. Ainsi, en cas de besoin, elles peuvent sélectionner plus rapidement de nouveaux partenaires. Et ce, à chaque étape du cycle de vie d’un produit. Une démarche bénéfique en temps de crise.
Engager une diversification des fournisseurs
Les crises telles que l’épidémie de Covid-19, ou encore le tsunami de 2011 au Japon, font ressortir les dangers d’une dépendance excessive vis-à-vis d’un seul fournisseur ou de plusieurs partenaires implantés dans une seule et même région. Les entreprises doivent diversifier les fournisseurs de certaines marchandises et prestations, tout comme un investisseur diversifie son portefeuille pour s’assurer des revenus stables.
S’assurer du suivi permanent des risques
Les entreprises auraient tout intérêt à suivre de près les risques majeurs pour leur activité. Mais également leurs répercussions sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement et donc le produit final, ou le service. Lorsqu’un système de gestion des risques est déjà en place, ce dernier doit sans cesse tenir compte de l’évolution du contexte. Des ajouts existent comme des sources externes : données météorologiques ou encore analyses de réassureurs ou de solutions de gestion des risques pour supply chains, telles que Risk Methods par exemple.
La crise du Covid-19 a plongé l’ensemble des entreprises dans une période inédite. Il est fort à parier que les changements que nous vivons actuellement deviennent la norme des prochaines années. Il convient dès lors de s’adapter et de faire évoluer ses cadres opérationnels afin de rester compétitif. Les enjeux logistiques sont dans ce sens un excellent indicateur des transformations utiles qu’il nous convient d’adopter.
Cette tribune a été rédigée par Franck Lheureux, Directeur Général EMEA chez Ivalua