Les réseaux critiques français sont prêts en cas de cyber-attaque. Le message, qu’à souhaité faire passer la puissance publique à l’occasion du dernier FIC (Forum International de la Cybersécurité), est dirigé vers les entreprises. L’Etat rappelle que les éditeurs de sécurité sont présents pour protéger les entreprises en toute confiance numérique.
La cybersécurité est un terrain sur lequel les professionnels doivent constamment redoubler d’attention. Les attaques informatiques ou pertes de données émaillent en effet toujours autant les flux d’actualités des entreprises numériques. Pour contrer cette menace et établir de nouvelles lignes de confiance, les responsables du secteur, présents à l’occasion du dernier Forum International de la Cybersécurité, insistent sur le besoin d’accompagner la transformation numérique en cours.
Un propos que soutient fortement Guillaume Tissier, directeur général de la CEIS (Compagnie Européenne d’Intelligence Stratégique). « Nous avons travaillé avec les instances européennes afin de mettre en avant la sécurité by design, par défaut. Mais nous atteignons en ce moment même les limites du modèle actuel. Nous constatons que l’innovation et la transformation numérique sont à une butée en ce qui concerne la confiance auprès des utilisateurs », explique le responsable.
Un message clair en direction de tous
Le message est clair. La massification des objets connectés ou la voiture autonome ne se feront pas sans confiance suffisante. Des propos relayés par Guillaume Poupard, le directeur général de l’ANSSI (agence nationale de la sécurité des systèmes d’information). Le responsable considère que l’ensemble des professionnels du secteur sont : « tous impliqués, tous connectés, tous responsables ».
La zone à défendre est devenue, en effet plus vaste. Englobant désormais la supply-chain tout comme l’ensemble des systèmes industriels ou encore la chaîne de sous-traitance. Selon l’ANSSI, les prochaines menaces pourraient ainsi être de nature « fortes et inquiétantes. Je dirai même paralysantes. C’est pourquoi il faut que les débats soient fondés sur l’expertise. Cela ne signifie pas qu’il faille tout faire tous seuls en France avec tous ces machins souverains ».
Confiance numérique : le Gouvernement insiste sur l’Appel de Paris
En novembre dernier, un appel pour la confiance et la sécurité dans le cyberespace était lancé auprès de l’UNESCO par Emmanuel Macron. La déclaration avait pour objectif d’établir des principes communs visant à sécuriser le cyberespace au niveau national et international. Un mouvement relayé par 64 Etats et dont se fait écho le Gouvernement.
Laurent Nuñez, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur précise : « Nous constatons un mouvement fort de latéralisation des attaques informatiques. Face à ce phénomène, il ne faut qu’une entreprise devienne un maillon faible de la chaîne de sécurité. Les réseaux de police et de gendarmerie sont à la disposition des professionnels pour éviter toute cyberattaque. Nous déployons des projets d’accompagnement pilotes sur 3 régions. L’objectif est de sensibiliser le tissu économique local quant aux risques cyber et à la délinquance financière ».
La réponse aux prochains cyber-conflits devra donc être collective. Pour épauler les entreprises, une enveloppe de 20 millions d’euros sera dotée en faveur de la DGSI. L’idée est de développer ses capacités d’enquête. Ces fonds iront également en direction d’une véritable filière industrielle dédiée au secteur de la cybersécurité.
Olivier Robillart