Le mode SaaS représente indéniablement un élément de taille permettant de générer une croissance forte pour les éditeurs. Un driver puissant à condition de le monitorer correctement et d’en mesurer les effets.
Le SaaS se présente de manière incontestable comme une science mais également comme un art. Une position partagée par nombre d’experts du secteur du logiciel. C’est pourquoi de nombreuses métriques viennent appuyer les stratégies business, financières et stratégiques des éditeurs. Un suivi régulier s’opère dans l’optique non seulement de générer de la croissance mais également d’anticiper les virages à entreprendre.
Dans ce cadre, TECH IN France a organisé avec Ardian Growth un événement au cours duquel ont été mises en avant les métriques principales à observer afin de maintenir une croissance forte via le mode SaaS. Nombre de professionnels, experts et investisseurs se sont réunis afin d’aborder leurs expériences.
Retours d’expérience et pertinence du vécu
Laurent Foata, Managing director pour Ardian Growth explique : « le SaaS est résolument polyforme. Nous rencontrons désormais des acteurs en transition alors que d’autres utilisent ce mode en natif. L’enjeu réside désormais dans le fait de les faire switcher vers le bon mode. Pour y parvenir, rien ne vaut les retours d’expériences et la pertinence du vécu ».
Si l’expérience demeure un atout indéniable pour qui souhaite développer son activité en SaaS, des indicateurs classiques doivent être traqués. Outre les traditionnels ARR, MRR, taux de churn et autres analyses de cohortes, d’autres éléments sont à prendre en considération dans l’analyse de la performance.
Tamara Leylavergne, CEO de Protys, explique : « Lorsque nous opérons un changement d’infrastructure pour un client, tout doit fonctionner pour l’ensemble de la chaîne en même temps. Cela implique beaucoup d’industrialisation, un terme plutôt inhabituel pour les sociétés de services. Mais il nous faut documenter nos actions car cela va driver l’ensemble de nos critères de croissance. Nous poussons également des indicateurs avancés comme le nombre de user stories prêtes. Car cela nous permet de réaliser des évolutions dans nos propositions de valeur ».
SaaS, un mode incontournable ?
Les métriques progressent donc et permettent un éventail des possibles important. Un point majeur dans la mesure où le as a Service est de plus en plus utilisé par les jeunes pousses. De nombreuses sociétés n’hésitent en effet plus à se lancer directement sur ce mode, sans passer, comme leurs aînés, par la case on premise.
Jamal Labed, DG d’Easyvista précise : « Toutes les start-ups que je croise démarrent en SaaS. Mais je m’inscris en faux sur l’idée selon laquelle il serait obligatoire de ne faire que du pur SaaS. Le multi-tenant par exemple va très bien convenir à certains types d’applicatifs ou pour des montées de versions automatiques. Mais il n’existe pas de modèle absolu. Le multi-tenant possède également des contraintes et certains secteurs sont clairement rétifs à opter pour des solutions de ce type ».
Des propos justes dans la mesure où le responsable ajoute que certains éléments aux coûts du SaaS peuvent ne pas être suffisamment mis en avant. C’est pourquoi il milite en faveur de la mise en place de mesures correctes pour estimer le coût humain, technique (provisionning, cloud management center, sécurité, compliance…) et technologique de ce mode. Des enjeux qui peuvent s’avérer particulièrement probants lorsque l’entreprise est en phase de scalabilité.
Anticiper le marché
Une position que partage Olivier Bussenot, Sales Engineering EMEA South de Zuora. L’observation fine du SaaS permet d’anticiper les circonvolutions du marché et l’évolution d’un éditeur. Il explique : « Schneider Electrics est devenu, entre autres, éditeur de logiciels tout comme EDF grâce à ses capteurs connectés. Et bien d’autres encore sont devenus des acteurs polymorphes. Le as as Service est devenu commode car il permet de dresser des équations prédictibles de croissance ».
Découle de cette impérieuse obligation des comportements positifs permettant de mieux entrevoir le développement de chaque éditeur. Lucio de Risi, CEO de Mega International, ajoute : « Le facteur majeur à mon sens demeure la prédictibilité. L’observation de valeurs permet d’agir en avance de phase, en amont et d’être véritablement flexible en tant qu’éditeur. Cela permet de proposer des services destinés aux besoins réels des clients. J’ajoute que des éléments tels que le churn permettent d’anticiper la réaction des clients et par là-même de nous rendre davantage dynamiques. C’est presque devenu une obligation pour suivre au plus près nos clients et les évolutions qu’ils connaissent ».
Une partie du livre blanc « The Road to SaaS Performance : les bonnes pratiques » est disponible au téléchargement sur ce lien.
Olivier Robillart