L’intelligence artificielle semble incontournable dans l’ensemble des process professionnels. L’intégration de ces technologies ne va toutefois pas de soi et doit passer par des étapes cruciales sous-tendues par un socle technologique défini.
Experts et utilisateurs en entreprise ne peuvent plus passer à côté des indéniables atouts que représente l’intelligence artificielle. Pour aborder les usages concrets et en production de cette technologie, de nombreux spécialistes, invités dans le cadre du Club de la Presse Informatique B2B, ont débattu autour du thème : « IA ou pas AI ? A quoi bon intégrer systématiquement du Machine ou du Deep Learning, ou autres intelligences artificielles ? ».
Le sujet est majeur pour les professionnels du secteur. C’est pourquoi TECH IN France organise de nombreux événements et dispose d’un groupe de travail dédié à ces problématiques.
La pertinence du modèle dépend forcément pour une entreprise de l’utilité d’implémenter ou non la technologie. Pour autant, l’IA représente sans conteste de formidables opportunités aussi bien en termes business que d’innovation. Nombre de secteurs ont d’ailleurs déjà pris les devants en intégrant des composants d’intelligence pour répondre à des besoins définis.
C’est par exemple le cas du secteur aéroportuaire, lequel intègre massivement de nombreuses fonctionnalités de vidéo analytics pour des besoins de reconnaissance faciale et de forme. La logique est identique en ce qui concerne les campus universitaires, notamment aux Etats-Unis et en Chine. Enfin, les centres d’appels se sont récemment dotés de dispositifs de reconnaissance vocale tout comme l’industrie 4.0 qui, dans une logique de renaissance industrielle, nécessite l’apport d’analytics et de contrôle de la qualité.
Jean-Cyril Schütterlé, directeur Produit chez Sidetrade explique : « l’intelligence artificielle fait partie intégrante des caractéristiques attendues au sein d’un logiciel. Cet apport va plus loin que le simple analytics dans la mesure où l’IA y est encapsulée. La technologie ne va certes pas jusqu’à commander la politique d’une entreprise mais va produire des recommandations et proposer des mises en œuvre d’automatisation concrètes. L’IA demeure agnostique et regarde les données de manière objective en se fondant sur des datas récentes. L’approche se veut résolument académique ».
De nombreux process pouvant être améliorés
Si l’intelligence artificielle généraliste ne semble donc pas être pour demain, certains systèmes particuliers correspondent clairement aux attentes des clients. L’ensemble des experts sont d’ailleurs du même avis sur le sujet : l’IA ne fera pas marche arrière dans la mesure où de nombreux process peuvent encore être améliorés. L’idée réside en effet dans le fait que la technologie peut aider certains secteurs à se transformer. Des fintechs aux retailers, le cross-secteur est désormais ancré dans les habitudes et nécessite l’utilisation de données et d’intelligence.
Laurent Bueno, directeur du Crédit chez Manpower et utilisateur des outils Sidetrade, confirme le croisement actuel de ces univers. Il explique : « l’intelligence artificielle est utile pour agir dans un environnement contraint. Les professionnels sont en recherche de gains de productivité dans un contexte de transformation numérique. Dans ce cadre, l’IA fait sens. Nous avons établi des business cases pour déterminer dans quelle mesure la technologie représentait ou non un gain. Les résultats ont été probants puisque dans 80% des cas, cela a contribué à la résolution des problèmes. A défaut, cela produisait des préconisations pouvant être librement suivies ».
Ces outils peuvent ainsi par exemple résoudre des problèmes rébarbatifs et chronophages comme la mauvaise affectation entre un RIB et l’identité d’une personne. Le pendant étant que les systèmes de machine learning doivent ne reproduire aucune erreur. « Avec le nouveau système baptisé Aimie, nous avons consté une augmentation du taux d’efficacité des actions de relance. Cette valeur atteint désormais 56%, soit 12% de mieux que sans l’apport d’une intelligence artificielle », ajoute le responsable.
Toujours est-il que l’IA peut permettre d’assister nombre de process afin d’aider à la décision des bonnes actions à réaliser. Elle permet ainsi de prioriser plusieurs initiatives en fonction des expériences vécues avec certains clients dans un univers complexe. D’autant que cette complexité devrait s’accentuer au fil des nécessaires transformations des activités économiques et du besoin d’agilité.
Olivier Robillart