Dans la foulée des annonces d’Emmanuel Macron de 109 milliards d’euros d’investissement dans l’intelligence artificielle, Numeum coorganise le Business Day de l’AI Action Summit. Une occasion de mettre en avant la robustesse de l’écosystème français en termes d’intelligence artificielle.
Les annonces du Président de la République en matière d’investissement dans l’intelligence artificielle vont dans le sens du développement du secteur. Interrogé par la presse, Emmanuel Macron a indiqué que 109 milliards d’euros d’investissements « privés français et étrangers » seraient débloqués. Le chef de l’Etat a également affirmé que 100 000 jeunes par an seraient bientôt formés aux technologies de l’IA. Certains observateurs estiment à 40 000 le nombre de personnes formés actuellement.
Prolongeant les propos du chef de l’Etat, Eric Lombard, Ministre de l’Economie et des Finances, de l’Industrie et de la souveraineté numérique, explique : « Nos services vont mettre en place les sujets d’énergie, de simplification, pour que les entreprises puissent se développer et partager de la richesse dans un monde très concurrentiel ». Sur la scène du Business Day de l’AI Action Summit, il précise : « Nous avons besoin de cette ambiance très positive que nous proposent les entreprises spécialisées dans l’IA. L’Economie française est bien à bord du train de l’IA, en est une des locomotives en Europe et continuera sur ce chemin prometteur ».
Signe de la vitalité de l’écosystème IA, Alain Daudet, CEO Lighton, explique : « Notre mission est de construire des LLM pour les rendre de confiance et modifiable auprès des entreprises. Nous pouvons alors adapter nos outils aux besoins de nos clients, quel que soit leur secteur d’activité. On développe des agents permettant d’automatiser le workflow, par exemple. Nous sommes résolument dans l’Agentic AI, c’est-à-dire que nous permettons à chacun de créer son propre outil. Il s’agit d’un volet capital du développement de la technologie ».
En France, de nombreuses entreprises proposent ou utilisent dès à présent des outils d’IA. Afin de sensibiliser l’ensemble du tissu économique à l’usage et aux bénéfices de l’intelligence artificielle, Numeum et le Medef ont réalisé le « Tour de France de l’IA ». Une initiative qui veut porter à 75 % d’ici 2030, le taux d’entreprises qui utiliseront l’IA dans leurs process ou business.
Un véritable engouement autour de l’IA
Véronique Torner, Présidente de Numeum, explique : « Notre industrie, celle du numérique est transversale à tous les secteurs. Nous avons eu l’idée du Tour de France de l’IA en partant du constat que la France est en retard en matière d’utilisation de la technologie. A l’heure actuelle, seulement 10 % de nos entreprises utilisent l’IA. A l’opposé, le Danemark atteint un taux avoisinant les 40 %. Ce Business Day de l’AI Action Summit et le Tour de France de l’IA sont des preuves qu’un véritable engouement existe en faveur de l’IA. La technologie soulève également de nombreuses interrogations, en particulier sur les cas d’usages qui permettent aux entreprises d’accélérer et d’être plus efficientes. Ces cas d’suages permettent de transformer des modèles économiques et devenir leader dans son secteur ou bien encore d’accélérer son activité. »
La présidente de l’organisation représentative du secteur du numérique fait donc le vœu que soit projetée une vision de l’évolution qui soit responsable. Aussi bien d’un point de vue environnemental, social que sociétal. Une accélération donc, des usages orientés vers les entreprises françaises utilisés via une IA responsable, en somme.
Des propos repris par Patrick Martin, Président du Medef. Le responsable indique : « on doit partager l’objectif de cet enjeu ultra-positif autour de l’IA. Mais le sujet ne doit pas rester entre initiés. Nous avons besoin d’intelligence mais aussi que celle-ci soit élevée. Et maintenant chacun doit s’approprier la technologie. Car cela représente un levier conséquent pour la compétitivité, la qualité de vie et le quotidien. Il faut implémenter le plus rapidement l’intelligence artificielle pour que cela soit une réussite collective, c’est un enjeu positif ».
Un point que soutient Thomas Courbe, Directeur Général de la DGE (Direction Générale des Entreprises). Il précise : « Dans l’industrie, plus que dans de nombreux secteurs, la question de la donnée est capitale mais également complexe. De nombreuses solutions viables sont disponibles pour ce secteur. Nous agissons sur chaque élément de la chaîne de valeur. Nous souhaitons continuer à sensibiliser les petites entreprises à l’utilisation de l’intelligence artificielle. Ce point est véritablement clé pour le développement des activités. »
Un développement à l’international
Le développement de la technologie n’est pas circonscrit à la France. De nombreux cas d’usages sont présent à travers le monde. Les experts et professionnels du secteur s’accordent également pour dire qu’une collaboration mondiale est nécessaire à travers le monde. Réunis au sein du Tech7, les délégations internationales partagent le même constat.
Angela Mondou, CEO et Présidente de Technation (Canada), explique : « Les recommandations du Tech7 rappellent qu’il est capital de poursuivre cette stratégie de collaboration. De même, l’éducation et la formation sont des valeurs clés. Elles devront être partagées et développées, aussi bien par les Etats que les entreprises. »
Son homologue Julian David, CEO de Tech UK, précise : « L’Europe et la collaboration internationale représentent des volets clés pour le développement d’un écosystème dans un secteur technologique. Car disposer d’un point central unique en termes de régulation représente un avantage. »
Pour développer cet écosystème, des modèles économiques sont mis en avant de par le monde. Invité lors du Business Day de l’AI Action Summit, Yann Lechelle, CEO de Probabl explique : « Chaque pays, chaque entreprise devrait développer sinon détenir son propre modèle. Mais le besoin en termes de capitaux est conséquent. Pour répondre à cette problématique récurrente, le mode Open Source est une réponse claire et évidente ».
On parle alors de science ouverte, de standards communs en sus de la logique Open Source. Une telle approche permet de développer un écosystème complet.
Olivier Robillart