En amont du sommet de l’Élysée sur l’IA, Numeum organise son événement phare sur l’intelligence artificielle. Pour sa 5ème édition, l’AI France Summit 2025 fait rayonner et fédère l’écosystème IA au cours d’une journée de rencontre entre experts et professionnels.
C’est à nouveau à Paris que Numeum organise son AI France Summit 2025. Grand rendez-vous du numérique et, en particulier, de l’écosystème de l’intelligence artificielle. Pour cette 5ème édition, l’événement se déroule en partenariat avec Tech7 (le G7 du numérique). Un point qui permet de renforcer la portée européenne et internationale de l’événement. Animée autour du thème « Electrify the Now of AI: Together We Create« , l’organisation professionnelle représentative du numérique est le point de convergence autour de l’IA.
L’événement met particulièrement en avant des cas d’usages concrets autour de la technologie tout en dressant les perspectives en matière d’IA en France. L’objectif est également d’ouvrir, via la restitution des recommandations du Tech7, un dialogue mondial sur l’IA. Autre volet majeur, Numeum et le Medef réalisent la restitution du Tour de France de l’IA, à savoir une année d’exploration régionale pour mettre en avant des perspectives locales et des solutions concrètes.
Véronique Torner, Présidente de Numeum, présente l’état de l’art ainsi que les perspectives de l’IA en France. Elle explique : « Nous allons montrer l’excellence de l’écosystème IA en France. Cet événement démontre la vivacité de l’innovation dans notre pays. A ce titre, le Tour de France de l’IA a réuni numérisants et numérisés pour comprendre comment la transformation IA est conduite dans tous les territoires, toutes les entreprises. Cette 5ème édition de l’AI France Summit revêt un caractère particulier car nous sommes heureux de recevoir nos homologues européens et internationaux afin de proposer des recommandations pour sécuriser le déploiement de l’intelligence artificielle. Nous sommes fiers chez Numeum de participer à ce vaste mouvement qu’est la transformation grâce à l’IA. Au-delà de ce sommet, nous accompagnons nos adhérents autour de sujets forts comme l’IA éthique pour développer des technologies responsables. »
IA : de nombreuses potentialités
Véronique Torner ajoute : « Les cycles technologiques de développement sont rapides et montrent que le jeu est encore extrêmement ouvert. Aussi, l’IA représente un enjeu majeur de compétitivité. Il faut donc que l’Europe prenne la mesure des enjeux et mène une politique d’investissement forte dans l’IA. Cela représente un véritable défi« .
Les cas d’usages de l’intelligence artificielle sont d’ores-et-déjà nombreux. Qu’il s’agisse de petites ou grandes entreprises, les pratiques se développent fortement. Ces dernières illustrent les potentialités de l’IA dans de nombreux secteurs.
Florent Grauer, SVP Product Management et Innovation de Cegid, explique : « Nos cas d’usages de l’IA générative fonctionnent très bien pour les petites entreprises. Nos clients cherchent à réaliser des tâches répétitives plus facilement grâce au langage naturel. La technologie représente une nouvelle manière d’interagir avec la machine pour améliorer l’expérience client. Nous essayons d’avoir le maximum d’usages possibles pour enrichir les process. »
Nicolas Gaudemet, Chief AI Officer chez OnePoint, explique : « Nos outils peuvent exécuter du code pour créer, modifier, visualiser des fichiers ou analyser des données. On pense naturellement à de la vérification de qualité de calculs statistiques ou de la création de graphiques. Parmi les autres cas d’usages avancés, chaque utilisateur peut créer, partager et utiliser des agents. Une option utile pour automatiser des tâches et des processus complexes. Les outils peuvent analyser sur-mesure des contrats ou retranscrire des entretiens client, les résumer et les envoyer directement dans Salesforce. La connexion aux outils est donc intégrée, cela fait partie de la modularité utile à tous. »
Un écosystème entier en France
Preuve que l’écosystème européen et français existe, de nombreux acteurs innovent sur le territoire. Invité par Numeum à l’occasion de l’AI France Summit 2025, Luc Julia Chief Scientific Officer, Renault Group et Co-fondateur de Siri, rappelle l’importance de la France dans le domaine.
Il explique : « On a les capacités de créer des choses intéressantes en France. Si l’écosystème en France avait été plus développé voilà plusieurs années, je serai peut-être resté pour proposer Siri à un acteur du pays. Mais une Silicon Valley ne se décrète pas. Il faut que les acteurs se parlent entre eux, collaborent pour créer un véritable écosystème. C’est important pour que chacun travaille ensemble lorsqu’ils ne font pas les mêmes choses. »
Le responsable poursuit : « A l’heure actuelle, ce qui freine l’Europe tient à la notion du risque. Il faut inculquer le fait que l’échec fait partie de l’apprentissage. Les cicatrices permettent d’avancer en somme. Il faut apprendre à échouer. »
Signe de cette vitalité, des entreprises françaises tentent de résoudre des problématiques concrètes grâce à l’intelligence artificielle. C’est le cas par exemple de Talkr.ai qui s’est spécialisée dans les agents conversationnels destinés à réduire les temps d’attente lors d’appels vers des call-centers. Pascal Lainé, fondateur de Talkr.ai, explique : « La plateforme NoCode permet d’aborder de nombreux cas d’usages. Je pense par exemple à de la prise de rendez-vous mais également au traitement de sujets métiers comme la livraison de colis, le transport, l’énergie, la relation clients, le RH ou le traçage de biens. »
Au service des agents publics
Autre cas d’usage concret, un portail de l’IA générative peut se mettre au service d’agents d’un organisme public. Des outils peuvent ingérer une quantité de données hétérogènes pour proposer des modèles de réponses intelligents. Aussi, les agents IA utilisent ces éléments pour créer des chatbots. L’idée est d’améliorer l’efficacité des services publics grâce à l’intelligence artificielle.
Laurent Daudet, co-fondateur et CEO de LightOn, précise : « la technologie peut permettre de faire gagner du temps à tous et générer des économies. On constate une réelle volonté d’utiliser les technologies car le retour sur investissement est non seulement concret, mais également réel et tangible. Cette nouvelle génération d’IA générative va résorber le fossé numérique car elle utilise le langage naturel, comme la voix par exemple« .
La restitution des recommandations du Tech7 lors de l’AI France Summit 2025
Moment particulièrement attendu de l’AI France Summit 2025, Numeum restitue les recommandations du Tech7. L’objectif étant d’ouvrir un dialogue mondial sur l’IA. Ces propositions sont issues des discussions du G7 de la tech afin de définir des pistes d’action nouvelles pour l’ensemble de l’écosystème.
Les experts s’accordent pour constater que chaque pays adopte des approches relativement communes en termes de régulations. Le consensus tourne autour du fait qu’il existe un besoin conséquent pour faire émerger des standards techniques permettant aux entreprises d’entrer en conformité face aux obligations réglementaires nouvelles. Le momentum est donc bon pour poursuivre les travaux de structuration de la réflexion commune sur le sujet.
Cecilia Bonefeld-Dahl, Director General de Digital Europe, explique : « Il s’agit véritablement d’intensifier la collaboration dans le domaine de l’innovation. C’est une course permanente. Les pays seuls ne peuvent pas rivaliser ou agir seuls car la collaboration est une bonne voie pour progresser ensemble. »
La responsable ajoute : « Les challenges sont déjà là. La question de la manipulation de la démocratie représente, à titre d’exemple, un danger de mauvaise utilisation de la technologie. Les forces de police ne sont pas encore suffisamment formées pour combattre les nouvelles menaces. Face à cela, nous devons faciliter une meilleure collaboration pour des challenges positifs dans de nombreux secteurs comme la santé ou la sécurité. »
L’IA permet de gagner en productivité
Egalement membre du Tech7, Stella Morabito, Directrice générale de l’Afnum, explique : « Nous devons passer du stade dans lequel on parle seulement d’IA à celui de l’action. Les études le montrent. Utiliser l’IA permet de gagner en productivité. L’impact sur le PIB pourrait s’avérer conséquent et totaliser plusieurs milliards d’euros en termes de réduction des coûts ainsi qu’en hausse de la productivité. Les enjeux prochains sont aussi liés aux questions relatives au numérique responsable. L’IA permet, par exemple, de réduire l’utilisation de ressources naturelles dans les ports de Livourne ou Rotterdam. On doit développer et maintenir une approche systémique en matière de préservation de l’environnement. »
Son homologue Julian David, CEO de Tech UK, précise : « Nous sommes tous centrés autour du business. L’idée est d’encourager le business, de permettre de recruter davantage. Il est important d’accélérer car les choses avancent vite. La question de l’IA frugale est centrale. » Des propos repris par Susanne Dehmel, Managing Director du Bitkom : « Il est important de développer des technologies propres à nos valeurs. Le monde ne nous suivra pas de manière automatique et c’est à nous de l’éclairer. Disposer de recommandations claires permettra aux entreprises, même les plus petites d’intégrer l’IA et d’avancer plus rapidement. »
Poursuivre la logique de collaboration
Angela Mondou, CEO et Présidente de Technation (Canada), ajoute : « Il n’est plus possible de penser la coopération mondiale en tant que pays, du fait de l’instabilité géopolitique actuelle. La collaboration demeure centrale en particulier dans le domaine de la technologie. C’est le rôle du Tech7 de développer des régulations et des frameworks pour avancer ensemble. »
Les recommandations du Tech7 rappellent donc l’importance de poursuivre la logique de collaboration. Aussi l’éducation et la formation sont des valeurs clés qui devront être partagées et développées, aussi bien par les Etats que les entreprises.
AI Act : où en est l’Europe en matière d’intelligence artificielle ?
L’ensemble des experts et professionnels s’accordent pour dire que le momentum est favorable pour favoriser l’adoption de l’IA. Katya Lainé, Présidente de la Commission IA de Numeum, confirme : « Les entreprises sont prêtes. La question du comment et du avec se pose à présent. Numeum est investi sur la question depuis plusieurs années déjà. Nous permettons à nos adhérents de mieux appréhender la technologie quelle qu’elle soit. Numeum a d’abord travaillé sur des sujets d’éthique, puis sur les sujets autour de la régulation. Nous sommes donc en anticipation par rapport aux thèmes en cours. »
Des propos soulignés par Clara Chappaz, Secrétaire d’État chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique. Elle précise : « La France a une position importante à prendre en matière d’IA. Un événement comme l’AI France Summit est clé. La France mène une politique pro-innovation qui montre que, dans tous les domaines, nous avons des chercheurs et des entrepreneurs qui répondent à des problématiques concrètes. Mais la technologie doit être développée avec un réel sens de l’intérêt général. Car elle peut créer de la confiance et du progrès.«
En termes de réglementation, l’AI Act est entré en vigueur en France. Le texte fait naître des opportunités mais soulève également de nombreux défis. Léo Hamon, Senior Government Affairs Manager pour IBM, explique : « Le cadre réglementaire doit être basé sur les risques. Il faut donc davantage réguler les applications plutôt que le moteur en lui-même. Nous avons de facto une régulation en propre de la technologie en Europe.«
Un tour de France de l’IA réussi
Afin d’acculturer l’ensemble du tissu économique à l’usage et aux bénéfices de l’intelligence artificielle, Numeum et le Medef ont réalisé un « Tour de France de l’IA« . Une initiative qui soutient l’objectif de porter à 75 % d’ici 2030, le taux d’entreprises qui utiliseront l’IA dans leurs process ou business. Selon les spécialistes, ce taux d’utilisation tourne actuellement autour de 20 %.
Suite à ce Tour de France, une restitution d’une année d’exploration régionale des perspectives locales et de solutions concrètes est réalisée lors de l’AI France Summit 2025. Olivier Cazzulo Administrateur et membre du Comex de Numeum en charge des régions, Président de Netsystem, explique : « Tous les territoires sont concernés, toutes les entreprises le sont également. Il apparaissait une évidence de dégager une double approche avec un discours de sachant pour porter des messages forts que l’IA est un facteur de productivité. Il ne faut donc pas en avoir peur. La France développe un retard sur le sujet, car seulement 10 % des entreprises utilisent la technologie IA. Ce Tour de France a créé un écho pour que chacun prenne la mesure de ce qu’il est en train de se passer« .
Des propos soutenus par Robin Rivaton, Coprésident du Comex 40 du Medef. Il précise : « Les personnes/entreprises rencontrées étaient intéressées par le sujet. Il faut maintenant aller plus loin que ce public pour concerner davantage d’entreprises. De nombreux questionnements autour du coût et de la stabilité de la technologie ont été posés. Nos experts ont répondu au fait qu’à l’heure actuelle, certains cas d’usages sont bel et bien stabilisés. »
Vers un « Plan Marshall de l’IA«
Soumia Malinbaum, Présidente de la CCI de Paris et Présidente de la Commission Formation de Numeum, explique : « Il faut mettre en place un Plan Marshall de l’IA en France pour faire un gap en matière de numérisation des entreprises. Il faut désormais rendre ROIstes le projets. Encore 10 % des postes sont à pourvoir dans notre secteur. On va donc profiter de la manne autour de l’IA, en particulier générative, pour attirer de nouvelles personnes. »
Concrètement, le Tour de France de l’IA dresse plusieurs recommandations. Il s’agit de constater qu’il existe des exemples de mise en œuvre très variées par des entreprises de toutes tailles et de tous secteurs (viticulteurs, agence de communication, services médicaux, maintenance industrielle..).
Autre point, Numeum et le Medef estiment que l’innovation relève surtout de l’esprit d’initiative et la créativité des chefs d’entreprise qui ont peu recours à des dispositifs d’accompagnement parfois mal identifiés . Il est donc nécessaire de poursuivre ces échanges entre entreprises pour engager un mentorat à l’échelle nationale. Enfin, outre un besoin en termes de compétences, les enseignements présentent un besoin majeur d’accès à la puissance de calcul.
AI France Summit 2025 : l’IA et au-delà !
L’AI France Summit 2025 donne la parole à Jean-Gabriel Ganascia afin de clôturer l’événement. Professeur d’informatique à la faculté des sciences de Sorbonne Université et membre senior de l’Institut Universitaire de France, le chercheur demeure une référence dans le domaine. Il rappelle que des technologies comme l’IA peuvent transformer la société. Que ce soit pour le meilleur ou pour le pire.
Le chercheur précise : « Les textes actuels européens tentent de protéger des libertés fondamentales. Pour reprendre Hannah Arendt et ses propos autour de la délibération collective, l’intelligence artificielle peut avoir un rôle négatif. La diffusion de fausses informations ont tendance à déstabiliser les institutions politiques car elle est gratuite. Ces informations sont dirigées vers une certaine catégorie de population. Et cela, de manière ciblée. Avec l’IA générative, les images et les sons produits donnent une illusion de la réalité. Il faut donc prendre garde à se rappeler que ce qui est produit n’est pas vrai. Concernant le profilage, chacun dispose d’informations différentes. Le risque est donc de se retrouver dans une société complètement fragmentée. »
Olivier Robillart